Volume 21

Les relations de la vie réelle peuvent inciter les étudiants à ajouter ou à exclure un ami de leur réseau social Facebook. (crédit photo : Adil Boukind)

en quête d’amitié

Avoir des centaines, voire des milliers d’amis sur Facebook, ça n’est pas si rare. Les facteurs qui poussent les étudiants à envoyer une requête d’amitié virtuelle sont multiples. Mais tous s’accordent à dire qu’ils n’hésitent pas à supprimer des amis s’ils n’interagissent pas avec eux.

 «S’il y a un bon feeling entre nous ou bien si je me rends compte qu’on partage les mêmes centres d’intérêt, je fais une demande d’amitié », reconnaît l’étudiant à l’UdeM en sciences économiques Steven Ketchankeu.

Selon l’étudiante à l’UdeM en communication Ninozka Marrder dont le mémoire de maîtrise était consacré à Facebook [NDLR : Facebook et la réalité des amis virtuels], elle estime que ce réseau social sert de baromètre pour mesurer le degré d’amitié entre étudiants. « Facebook leur permet d’observer les nouveaux amis, du moins amis en devenir, et de déterminer s’ils ont oui ou non des intérêts communs», indique-t-elle. Dans le cadre de sa recherche, elle a remarqué que les étudiants ajoutent à leurs amis Facebook les personnes qui font partie de leur réseau social hors ligne et avec lesquelles ils veulent maintenir le contact.

Outre les amitiés virtuelles, l’étudiant au certificat en publicité Alexandre Lapointe se sert de Facebook comme d’un véritable réseau informatif. «Quand je rencontre quelqu’un de nouveau et qu’on veut partager des informations, je l’ajoute, peu importe qui c’est, reconnaît-il. Facebook est pour moi un journal personnalisé.» Cet étudiant explique qu’il partage des informations politiques, culturelles et autres sur le réseau social. «Je partage de tout sur Facebook», confie-t-il.

Unfriend

Toutefois, les étudiants ne font pas qu’ajouter des amis, ils peuvent aussi en supprimer. Alexandre Lapointe reconnaît qu’il a enlevé des amis qu’il connaissait peu qu’il avait ajoutés dans le passé. «Des amis d’un ami que j’ai croisés lors d’une soirée m’ont ajouté, raconte-t-il. On ne s’est jamais parlé sur Facebook.» Il révèle aussi qu’il a supprimé des gens à qui il ne parle pas en ligne.

L’absence de communication sur Facebook peut ainsi mettre fin à une amitié virtuelle et inciter une personne à supprimer un ami. «Des gens à qui je n’ai pas parlé depuis environ trois ans, je les supprime, déclare l’étudiante en journalisme Camille Alarie. Je ne les vois plus et je ne leur parle plus.»

L’étudiant Steven Ketchankeu affirme qu’il a mis fin à des relations amicales lorsqu’il a découvert le vrai visage de ses amis virtuels. «J’ai mis fin à des amitiés sur Facebook quand je me suis rendu compte que mes amis portaient des masques au départ, précise-t-il. Au bout d’un certain temps et à travers leurs comportements, je me suis rendu compte qu’ils étaient hypocrites.»

Outre les raisons évoquées ci-dessus, les disputes dans la vie réelle débouchent parfois sur une suppression d’amis sur le réseau social. «Quand on se fâche, je les supprime, reconnaît l’étudiante en sciences biologiques Nabila Kounda. Parce que je ne veux plus voir leurs photos ni savoir ce qu’ils font.»

Unis par l’Université

Les étudiants décident aussi d’ajouter des amis Facebook pour faciliter la communication afin de réaliser un travail universitaire. «Si j’ai un travail à faire avec d’autres personnes, je les ajoute, affirme Camille Alarie. C’est plus facile pour se contacter quand on a un devoir à faire en commun.»

Si cette étudiante ajoute quelqu’un pour faire un travail universitaire, elle communiquera avec cette personne dans ce cadre uniquement. «Je vais l’ajouter juste pour le travail», précise- t-elle. Elle ne supprimera pas son nouvel ami pour autant, mais elle ne lui parlera plus et ne prêtera plus attention à son profil.

L’étudiante en communication Ninozka Marrder confirme que le réseau social est devenu un outil de communication. « Facebook permet aux étudiants de communiquer rapidement et publiquement avec plusieurs membres d’un même groupe, dans ce cas-ci les gens de leurs cours », soutient-elle. C’est le fait de pouvoir échanger à plusieurs en même temps qui, selon l’étudiante, rend Facebook important dans la communication à l’Université.

Partager cet article