L’athlète et gardienne de but Marie-Pier Chabot en est à sa première année chez les Carabins. L’étudiante en administration des affaires à HEC vient de recevoir une bourse de 7 000 $ de la Fondation de l’athlète d’excellence du Québec (FAEQ). Son rôle en tant que gardienne de but implique une grande responsabilité dans l’équipe, la capacité de faire le vide et une bonne automotivation.
Cette bourse lui permettra entre autres de subvenir à ses besoins puisqu’elle ne travaille pas, en raison de son horaire très chargé entre l’université et les entraînements. «Je travaille l’été, dès que la session finit et je mets de côté mon argent, déclare l’athlète. Il y en a qui sont capables de concilier entraînements, études et travail, mais pas moi.»
Une passion qui commence tôt
L’athlète a tout d’abord pratiqué le patinage artistique pendant quatre ans, puis la ringuette pendant un an. C’est à l’âge de 8 ans qu’elle a commencé à jouer au hockey. «Mon père et mon frère jouent au hockey, dit-elle. Mon père est gardien de but et, petite, son équipement me fascinait.» Elle jouait souvent au hockey dans la rue avec son frère et ses voisins. «Il manquait toujours un gardien et les gars disaient toujours à mon frère : “Hey, on va habiller ta sœur en gardienne de but”», raconte l’étudiante.
Son arrivée chez les Carabins a été très stressante et intimidante. «En tant que recrue, j’ai eu plus de pression, car j’arrivais dans un nouveau monde, et parfois les filles avaient cinq ans de plus que moi », explique Marie-Pier. Son entraînement est très prenant, puisqu’elle s’entraîne trois à quatre fois par semaine sur la glace et deux fois hors glace, à la salle de sport. «Je ne suis pas de régime alimentaire, mais je fais attention à ce que je mange, ajoute l’étudiante. Je ne mange pas trop de gras et j’essaie de ne pas faire d’excès.»
Un rôle essentiel
Pour Marie-Pier, il est primordial d’avoir une bonne force mentale lorsqu’on est gardienne de but. «Il faut être capable de passer à autre chose, affirme-t-elle. C’est-à-dire faire un blanc dans sa tête après s’être fait compter un but. Je dois recommencer à zéro et ne pas revenir sur le passé.»
Pour la première gardienne de l’équipe des Carabins et étudiante en architecture du paysage, Élodie Rousseau-Sirois, le rôle de gardienne est d’avoir une attitude positive au sein de l’équipe. «Sinon il va y avoir des répercussions au sein de l’équipe pendant les matchs ou même les entraînements», déclare Élodie.
L’équipe de hockey féminine est composée de trois gardiennes de but. Élodie Rousseau- Sirois étant la première, Marie-Pier Chabot la deuxième et l’étudiante en sciences économiques Caroline Baldin, la troisième. Malgré cela, aucune rivalité ne règne au sein de l’équipe. Marie-Pier trouve normal qu’Élodie soit la première gardienne de l’équipe puisqu’elle est là depuis trois ans et qu’elle a fait ses preuves. «Nous avons chacune notre rôle dans l’équipe et je suis contente pour Élodie ou Caroline lorsqu’elles sont devant le filet», soutient l’athlète.
Marie-Pier ne se voit pas en compétition contre les deux autres gardiennes, mais bien contre elle-même, pour s’améliorer et performer. « J’aime l’ambiance au sein de l’équipe, assure Caroline. Forcément, il y a une petite concurrence. Par contre, on s’entraide et on se soutient toutes, et c’est ce qui est bien. »
L’entraîneur des gardiennes et ancien gardien de la LNH pendant huit saisons, Dominic Roussel, explique que l’entraînement des filles se fait de manière individuelle et collective. « Elles ne sont pas toutes rendues au même niveau. Par exemple, Élodie en est à sa troisième année alors que Marie-Pier et Caroline en sont à leur première année, remarque-t-il. Le niveau d’apprentissage n’est donc pas du tout le même. »
Chaque gardienne apporte une touche différente à l’équipe. Selon Dominic Roussel, Élodie est la plus perfectionniste. Elle est très travaillante et très rapide. «Marie-Pier est très talentueuse et a une bonne concentration, constate l’entraîneur. Elle fait également de gros arrêts clés. » Selon lui, Caroline assimile très bien les consignes et possède une bonne attitude à l’entraînement.
La décision de choisir une fille en particulier n’est pas établie d’avance dans le plan de match. « Cela dépend de plusieurs facteurs et des situations, nous travaillons ensemble, un match à la fois », déclare l’entraîneur. Il n’y a pourtant aucun doute, selon lui, que les trois gardiennes ont la capacité de se tenir devant le filet.
Superstition ou routine ?
Les gardiens de but au hockey sont reconnus pour être très superstitieux. «Quand j’ai quelque chose qui fonctionne bien dans un match, j’essaie de le refaire de la même manière », admet Caroline. Avant un match, elle met toujours son patin droit avant et le gauche ensuite. Finalement, elle met sa jambière gauche avant sa jambière droite. Pour Marie-Pier et Élodie, c’est plus une routine que des superstitions. «Personnellement, je ne suis pas vraiment superstitieuse, même si c’est sûr que les journées de match, je fais toujours la même chose », commente Marie-Pier. Selon elle, l’impression que les gardiens sont plus superstitieux que les autres joueurs est un mythe. «Je regardais une émission qui montrait des équipes de la Ligue nationale de hockey, et dans un épisode un joueur fermait les yeux et bougeait la tête à mesure que l’entraîneur parlait pour visualiser le match, se rappelle Marie-Pier. C’est pour ça que les gens pensent que nous sommes pas mal fous!»