L’UdeM propose depuis cette année un baccalauréat en musiques numériques. Composition numérique, conception de logiciels de création musicale, enregistrement en studio et psycho-acoustique sont autant de cours enseignés dans ce programme dédié à l’analyse et la création sonore.
«L’ordinateur est notre instrument de musique, ex – plique l’étudiant en musiques numériques Patrick Lavoie. Le programme nous incite aussi à comprendre scientifiquement les effets du son sur le corps et le cerveau.»
En 2008, l’ingénieure de formation et professeure à la Faculté de musique de l’UdeM Caroline Traube a eu l’idée de fonder ce programme. La mineure d’abord, puis la majeure l’année suivante. « Je voulais que des musiciens puissent avoir des cours de science et s’y intéresser», lance-t-elle. Si le programme est résolument tourné vers la musique en général, le son analysé, scruté, décortiqué, déformé, en est le moteur central. «C’est une formation hybride, on a une approche scientifique, mais l’objectif reste toujours la création », ajoute-t-elle.
Dépassé par son propre succès, le programme de musiques numériques – mineure, majeure et baccalauréat réunis – est devenu le plus demandé de la Faculté de musique. À tel point que certaines candidatures ont dû être refusées cette année. Aujourd’hui, 160 étudiants y sont inscrits. «J’ai toujours voulu être dans un studio d’enregistrement, explique l’étudiante au baccalauréat, Véronique Lacroix. Ici, toutes les orientations sont possibles, c’est génial.»
« L’expression “musiques numériques” est un peu désuète, surtout que depuis quatre, cinq ans, toutes les musiques sont numériques», concède le directeur du programme, Jean Piché. Cette appellation est en fait la traduction du terme anglais « digital music », le meilleur terme que la direction ait trouvé pour qualifier ce programme regroupant bien des ateliers, dont la création de bruitages et de logiciels musicaux, l’intégration sonore à l’écran, l’enregistrement en studio et le mixage par exemple.
« Les cours et les travaux sont tellement variés, ça attire forcément des élèves », croit Patrick Lavoie. En un an et demi, l’étudiant a notamment enregistré un orchestre dans une église et créé l’ensemble des musiques et des sons pour une radio dans un jeu vidéo.
Le monde professionnel à portée de main
À l’issue de ce programme, Patrick Lavoie souhaite faire de la création sonore pour les jeux vidéo. Sa passion pour son domaine d’études l’a par ailleurs décidé à créer avec d’autres étudiants le cercle d’audionumérique, une association réunissant tous les étudiants du programme. « Ce qu’on veut, c’est promouvoir le travail des étudiants et créer une interface avec les entreprises», détaille-t-il.
Pousser l’Université à proposer des stages dans les entreprises pendant la scolarité fait partie des projets des étudiants. « Avec tous les travaux à faire, en sortant de l’Université, on a un portfolio bien rempli, on peut vraiment montrer de quoi on est capable », estime Véronique Lacroix. Entre le conseil artistique, la recherche pour les médias, le design sonore pour le cinéma et le jeu vidéo, la psychologie cognitive, la programmation et l’informatique, les débouchés ne manquent pas à l’appel.