L’Association des étudiants en musique de l’UdeM (AEMUM) peine à renouveler son exécutif. Aujourd’hui composée de trois personnes, l’AEMUM a cessé toute activité jusqu’à nouvel ordre. Si cette situation perdure, l’exécutif risque de disparaître du paysage universitaire de l’UdeM.
«Le problème, ce n’est pas nécessairement de trouver des gens, certains sont intéressés, explique le président de l’AEMUM et collaborateur à Quartier Libre, Etienne Galarneau. Le problème principal, c’est qu’on a une difficulté terrible à atteindre le quorum, soit 5 %, aux assemblées générales.» Pour cette faculté qui compte environ 750 étudiants, le quorum représente 35 personnes selon ce qui est prévu par la charte. En raison de ce manque de participation, cette structure étudiante n’a pas pu organiser les élections pour élire les représentants de l’AEMUM. Des étudiants peu sensibles « Certains me disent que les assemblées générales sont plates, car il y a trop de procédures ou bien que les gens passent beaucoup de temps sur des détails», déplore Etienne Galarneau. À titre d’exemple, il cite la dernière assemblée générale où beaucoup de temps a été passé sur la question de l’achat de micro- ondes. Il évoque aussi le fait que certains étudiants ne sont intéressés que par leurs études. «Ils veulent juste étudier, pratiquer et disparaître après », regrette le président de l’AEMUM.
Le coordonnateur aux affaires externes de l’AEMUM, David Therrien-Brongo, s’est vu confronté à ce désintérêt général lors d’une précédente assemblée. «David est allé trouver une cinquantaine d’étudiants dans la cafétéria et leur a proposé de venir assister à l’assemblée générale pour avoir le quorum, raconte Etienne Galarneau. Ils lui ont répondu qu’ils ne voulaient pas participer au processus électoral et que l’on devait se gérer nous-mêmes.» La faculté elle-même ne semble pas concernée puisqu’elle a oublié de mentionner l’association dans le guide de la rentrée d’automne 2013, omettant d’informer les nouveaux étudiants de l’existence de l’AEMUM.
Désengagement et désintérêt
Les évènements du printemps 2012 s’ajoutent à la liste des raisons pour lesquelles les étudiants ne s’impliquent plus dans l’association. «Les problèmes que nous rencontrons viennent surtout du désengagement étudiant, avance la trésorière de l’AEMUM, Emmanuelle Piedboeuf. Après une forte mobilisation durant les évènements du Printemps érable, une partie de la population étudiante a l’impression qu’il n’existe plus de réel enjeu.»
Interrogée sur ce que vit en ce moment l’AEMUM, la coordonnatrice aux affaires associatives de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM), Karine Laperrière, affirme que la FAÉCUM ne s’immisce pas dans ce qui se passe dans les associations étudiantes de l’UdeM. « La FAÉCUM est une fédération et respecte la souveraineté locale des associations étudiantes membres, explique Karine Laperrière. Nous ne nous positionnons donc pas sur ce genre de situations internes.»
En cessant toute activité, le bureau exécutif de l’AEMUM vise à pousser les étudiants de la Faculté de musique à réagir en participant massivement à la prochaine assemblée générale. Certains membres de l’association veulent faire signer une pétition aux étudiants de cette faculté, dans quelques jours, pour débloquer la situation.
Sondage
Quartier Libre a réalisé un sondage sur 48 étudiants de la Faculté de musique sur les raisons de leur absence aux dernières rencontres de l’AEMUM. Le sondage a été réalisé le
4 octobre 2013. Pour justifier leur absence:
19 étudiants affirment ne pas avoir le temps pour la vie associative.
8 évoquent un conflit d’horaires avec leurs cours.
7 ne sont pas du tout intéressés par la vie étudiante.
5 estiment ne pas être au courant des assemblées générales, car ils ne lisent pas les courriels.
4 sont rarement à la faculté, car ils n’ont choisi qu’un ou deux cours.
2 se rappellent de décisions arbitraires et partisanes lors du printemps érable.
2 personnes affirment avoir assisté à la dernière assemblée générale.
1 personne se plaint d’assemblées générales qui s’éternisent.