Instaurés dans trois universités québécoises, les ateliers Korsa ont pour objec- tif d’aider les étudiants à développer des stratégies pour faire face à leur stress et leur anxiété. Il s’agit d’un nouveau programme de quatre ateliers basés sur l’approche de l’acceptation et de l’engagement.
Le choix du mot Korsa n’est pas fortuit. Korsa signifie « traverser, franchir » en suédois. Le but de ces ateliers est « d’aider les étudiant(e)s universitaires qui vivent du stress et de l’anxiété à franchir leur parcours avec succès, tout en maintenant la tête à l’extérieur de l’eau ! », peut-on lire sur leur site internet.
Tel un voyage
« On considère les études comme un long voyage qu’on entreprend et pour certains, ce voyage se fait sans trop de problèmes, sans trop de vagues, explique le professeur au Département d’éducation et pédagogie de l’UQAM Simon Grégoire. Pour d’autres, ce voyage devient de plus en plus difficile à cause des pressions financières et des pressions universitaires. » M. Grégoire soutient que l’idée de ce projet est de développer une série d’ateliers qui ne soient pas complètement déconnectés des besoins des étudiants.
L’étudiante au baccalauréat en relations industrielles Myriam Hachichi a mis en place sa propre stratégie. « Je fais des listes avec les choses importantes et urgentes afin d’atténuer le stress de façon temporaire, dit l’étudiante. J’ai déjà fait de la méditation pendant 10-15 minutes pendant une semaine, et j’ai aussi pu remarquer que c’était bénéfique. » Myriam n’a pas entendu parler des ateliers, mais approuve l’initiative de l’Université.
Le programme est composé de quatre séances qui se donnent sur un mois, deux fois par session. Chaque atelier traite d’un thème spécifique. Le but du premier atelier est de clarifier ce qui compte vraiment pour les étudiants : les buts et les valeurs qui donnent sens à leur vie.
Interrogé sur ce que veut dire concrètement le concept de l’approche de l’acceptation et de l’engagement, le formateur et doctorant à l’UQAM Brent Beresford répond en séparant les deux termes. Pour « acceptation », il explique que c’est le fait d’accepter de vivre certaines émotions, certaines situations, qu’on les aime ou non. C’est le fait d’accepter la situation qui se présente à nous. « Ça nous sert de base, de point de départ », ajoute-t-il. Il avance par ailleurs que le terme « engagement » est lié aux valeurs, que ça soit l’honnêteté, la bonté ou encore le pouvoir.
L’objectif du premier atelier est de trouver des actions à mettre en place pour atteindre les valeurs auxquelles les participants adhèrent. À cette occasion, l’étudiante en doctorat de psychologie à l’UQAM et formatrice Andréanne Laframbroise précise que les étudiants ont parlé des valeurs qu’ils souhaiteraient mettre en avant.
En tout, 58 étudiants se sont inscrits sur le site web du programme Korsa et 20 étudiants de l’UdeM se sont présentés à la séance d’information, selon la coordonnatrice du secteur Soutien à l’apprentissage du Centre étudiant de soutien à la réussite (CÉSAR), Dania Ramirez.
En plus de Korsa, le professeur de psychologie à l’UdeM Luc Brunet conseille aux étudiants d’avoir une bonne hygiène de vie. « C’est important de bien dormir, de prévoir une période de relaxation, d’avoir une vie équi- librée et de bien manger », assure-t-il.
Créés dans le cadre d’un projet de recherche piloté par M. Grégoire, ces ateliers se donnent gratuitement à l’UQAM, à l’UdeM ainsi qu’à l’Université de Sherbrooke jusqu’à la fin de l’hiver 2015. Financé au niveau provincial et fédéral, le programme Korsa fera l’objet d’une évaluation globale à la fin de son expérimen- tation pour voir s’il a été bénéfique pour les étudiants.
Ateliers Korsa les 6, 13, 20 et 27 novembre de 13h30 à 16 heures, Pavillon Marie-Victorin, local D-542. Gratuit.