Les avis divergent sur les thèmes abordés au cours des premières rencontres pré-Sommet. Les principaux acteurs de l’UdeM y ayant participé s’accordent pour reconnaître que le processus instauré par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et des Technologies, Pierre Duchesne, est sur la bonne voie .
«Ce processus est très intéressant, parce qu’il crée un cadre où il est possible de discuter de l’éducation postsecondaire», affirme la secrétaire générale de la Fédération des associations étudiantes de l’UdeM (FAÉCUM), Mireille Mercier-Roy. Elle rappelle que l’hiver dernier, aucune discussion n’a été possible, parce qu’il n’était question que de la violence occasionnée par les manifestations.
Le vice-président aux affaires externes de l’Association des étudiants de Polytechnique (AEP), Stephan Fogaing, n’a pas oublié lui non plus le contexte de la grève étudiante de l’hiver dernier. «Dans les négociations avec le gouvernement Charest l’an passé, tout semblait avoir été décidé à l’avance, se souvient-il. Cette année, nous aimons l’espace de discussion qui a été créé et le niveau des discussions. »
Le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion, affirme que l’heure n’est pas au bilan, mais plutôt à la préparation pour défendre la vision de l’enseignement supérieur de l’Université. «Il est difficile pour le moment de juger du processus menant au Sommet sur l’enseignement supérieur», reconnaît-il.
La qualité de l’enseignement supérieur
«Pour l’UdeM, ce qui fait la qualité d’une formation universitaire, c’est d’abord, bien entendu, la qualité des professeurs, de leur enseignement et de leurs projets de recherche, affirme Mathieu Filion. Mais, c’est aussi la qualité des lieux d’études, des bibliothèques et des laboratoires.»
Dans un rapport, le vice-président à l’éducation de l’AEP, Maxime Lenoir, considère que la qualité de l’enseignement devrait être mesurée selon le niveau de compétence des étudiants. « La qualité de notre enseignement à Polytechnique ne devrait pas être basée sur la place de l’Université dans les palmarès mondiaux», écrit-il.
Mireille Mercier-Roy partage la même vision .Elle soutient que le rôle des universités, c’est de transmettre la connaissance. Cette transmission passe par une évaluation régulière et soutenue des programmes offerts par les universités.
C’est pourquoi elle pense qu’il faudrait retirer à la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) le pouvoir d’évaluer des programmes. «Tant qu’on n’aura pas retiré ce droit à la CREPUQ, la qualité des programmes universitaires sera toujours compromise », déplore-t-elle.
Concernant l’accessibilité aux études supérieures, la position de la FAÉCUM est claire. Les étudiants doivent avoir l’aide financière nécessaire pour subvenir à leurs besoins pendant leur cursus. Ils ne doivent surtout pas être pénalisés par une augmentation des droits de scolarité. C’est pourquoi Mireille Mercier-Roy réclame que «les frais de scolarité retournent à ce qu’ils étaient en 2007.»
Ce que la secrétaire générale de la FAÉCUM désire le plus, c’est qu’une loi vienne encadrer la gestion des aides financières et des frais de scolarité. «On ne peut pas laisser le pouvoir d’une telle décision dans les mains d’un gouvernement qui pourrait l’utiliser comme bon lui semble ! s’exclame-t-elle. Il faudrait qu’une loi soit votée à l’Assemblée nationale, c’est aux députés de choisir.»
L’UdeM préfère ne pas se prononcer sur la question de l’accessibilité. «Nous n’étions pas présents à la deuxième rencontre, affirme Mathieu Filion. Mais, l’UdeM compte continuer à participer aux événements entourant le Sommet lorsqu’elle sera invitée.»
Un vent d’optimisme
«Ici, on sent que tout le monde est prêt à discuter, affirme M. Fogaing. Mais, nous attendons de voir la suite avant de nous prononcer.» Même son de cloche du côté de la FAÉCUM. Mireille Mercier-Roy pense que si tout le monde continue de travailler correctement, le processus menant au Sommet sur l’enseignement supérieur sera un succès.
Pour le porte-parole de l’UdeM, «le Sommet sera l’occasion idéale de présenter notre vision de l’enseignement supérieur, et nous croyons que le ministre sera ouvert aux différentes idées énoncées.»
La prochaine rencontre pré-Sommet se déroulera les 17 et 18 janvier prochains à Sherbrooke. Il y sera question de la gouvernance et du financement des universités.