Guy Breton ne démissionnera pas. Le nouveau ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie, Pierre Duchesne, a déjà dit, il y a deux semaines, qu’il ne réclamerait pas sa démission. Les professeurs et les chargés de cours de l’UdeM n’ont pas encore signifié leur intention de demander la démission du recteur. La demande de sa démission par la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) n’ira visiblement pas plus loin.
Cela étant dit, les défis restent immenses.
Guy Breton dit vouloir entamer un dialogue (p. 4) avec les membres de la communauté universitaire. Cette ouverture doit être vue d’un bon œil, mais avec une certaine dose de scepticisme. Le recteur refuse nos demandes d’entrevue depuis des semaines. Il a aussi refusé les demandes d’entrevue du Journal de Montréal et de La Presse. Le recteur a prévu une rencontre avec la FAÉCUM, mais cette rencontre était déjà prévue depuis un moment. Le 7 mai dernier, le président du Syndicat général des professeurs et professeures de l’UdeM (SGPUM), Jean Portugais, décriait déjà la «parcimonie » avec laquelle le recteur répondait aux demandes de rencontre formulées par les professeurs. Rien pour inspirer confiance.
Cette difficulté au dialogue est inacceptable de la part du recteur. Il devrait prendre exemple sur le ministre Duchesne. Le ministre est venu parler directement aux étudiants le 3 octobre dernier. Suite au discours, M. Duchesne est entré dans le bar la Brunante bondé et y est resté discuter une quinzaine de minutes avec les étudiants. Le recteur devrait en faire autant. D’ailleurs, le recteur a déjà rencontré trois fois le ministre Duchesne. Il a donc du temps pour rencontrer les personnes qu’il juge dignes de son intérêt.
En plus, une des préoccupations principales de M. Breton est que les universités ne perdent pas plus d’autonomie suite à la crise étudiante. Si l’UdeM se veut indépendante, elle doit régler ses problèmes en son sein. L’attitude du recteur depuis son arrivée au printemps 2010 polarise la communauté universitaire. Cela ne montre pas que l’université est capable de se gérer elle-même.
Encore plus préoccupant, M. Breton a repris son discours alarmiste sur le sous-financement des universités québécoises. Bien sûr, les universités québécoises pourraient faire mieux avec plus d’argent. Bien sûr, l’UdeM se porterait mieux si elle recevait plus d’argent de sources philanthropiques. Bien sûr, l’UdeM aurait plus d’argent si chacun des étudiants payait plus de 5600 $ par année comme à l’Université de Toronto. C’était la justification apportée par le précédent gouvernement libéral pour hausser les frais de scolarité.
L’un des problèmes de la précédente proposition de hausse était de mettre la bonification du financement des universités sur le dos des étudiants. Espérons que M. Breton saura ajuster son discours pour tenir compte des évènements des derniers mois.
M. Breton, considérez cet appel à la démission par les étudiants comme un signal d’alarme. Le climat actuel à l’UdeM s’est calmé. Le moment est propice pour repartir sur de nouvelles et meilleures bases. Passez de la parole aux actes et accordez au Quartier Libre une entrevue.