Volume 19

Avoir la cote, ou pas

L’agence de notation Moody’s a récemment rehaussé la note de crédit de l’Université du Québec à Montréal (UQAM). L’UdeM, quant à elle, n’est tout simplement pas évaluée.

 

Crédit : 401 K, flickr.com

Comme l’UdeM ne se finance pas sur le marché public, une note de crédit à destination des créanciers est inutile. Selon son Budget de fonctionnement 2012-2013, l’UdeM est capable de se financer exclusivement avec les subventions versées par le ministère de l’Éducation, des Loisirs et des Sports, les donateurs privés ou institutionnels et les frais de scolarité des étudiants, d’autant que l’Université « a enregistré des hausses exceptionnelles d’inscriptions » dans les quatre dernières années.

Les étudiants interrogés sur le campus l’UdeM ne savaient que les universités pouvaient avoir des notes de crédit ou ne connaissaient pas cet indicateur. La santé financière de l’UdeM n’est d’ailleurs pas un critère qui pourrait les dissuader d’y poursuivre leurs études, ou qui aurait pu les empêcher de s’y inscrire. Olivier Laheurte, étudiant en sciences économiques, précise que, selon lui, l’accessibilité en terme de coûts prime sur n’importe quel autre facteur : « J’ai vu que les frais de scolarité annuels se limitaient à 3000 $, et c’est surtout ce qui m’a convenu.»  

Cote stratégique  

Avec la fin de l’épisode de l’îlot Voyageur, l’UQAM a retrouvé le chemin du retour au déficit zéro plus vite que prévu. Il y a deux semaines, Moody’s Canada a par conséquent relevé sa note de Baa1 (Qualité moyenne inférieure) à A3 (Qualité moyenne supérieure) avec perspective positive.

« La cote de crédit envoie un signal quant à la solvabilité et à la capacité de rembourser ses emprunts », explique Chiheb Charchour, chargé de cours à HEC et au département de sciences économiques de l’UdeM. Ces derniers mois, la crise de la dette en Europe a montré maintes fois l’importance que les pays accordent au fait d’être bien cotés par les agences de notation financière comme Moody’s et Standard & Poor’s.

Mais le travail de ces agences ne s’arrête pas aux États. Elles évaluent aussi la solvabilité de différents agents économiques comme les entreprises, les institutions et même les universités.

Et comme pour les pays, la cote de crédit d’une université est très importante par rapport aux marchés financiers. Le fait d’être bien noté permet d’aller chercher du financement plus rapidement, ainsi qu’une plus grande stabilité dans les prévisions budgétaires, explique M. Charchour.

 

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