Le lundi 20 février, les étudiantes et étudiants de l’UdeM ont reçu de la part des Communications internes un courrier électronique pour le moins inquiétant. Cette lettre n’est pas uniquement une mise au pas des étudiantes et étudiants dans « l’ordre des choses », elle est l’expression d’une administration de plus en plus gestionnaire et autocratique n’hésitant pas à employer des pratiques insidieuses.
Citons-en un extrait : « Afin d’éviter toute ambiguïté, nous tenons à préciser que toutes les activités de l’Université de Montréal se poursuivent normalement. Les cours, les évaluations et toutes les activités pédagogiques se donnent comme à l’habitude et au moment prévu, que vos associations aient voté ou non en faveur de la levée des cours. Nous avons demandé à nos enseignants de se présenter en classe et de livrer leur prestation d’enseignement. »
Nous, étudiantes et étudiants en sociologie, ne restons pas muets. Ce collectif d’écriture répond à votre affront. Vous, saltimbanques du cirque administratif, bonifiant les chèques des hauts dirigeants, et ce, malgré les déficits budgétaires, acquérant l’ancien couvent des sœurs des Saints- Noms-de-Jésus-et-Marie pour le confier finalement à une multinationale, prétendument «numéro un mondial du conseil en immobilier », votre position nous indigne.
Votre lettre n’en appelle pas uniquement à un conformisme administratif. En brimant l’autonomie des étudiantes et étudiants, votre ligne politique nous infantilise. Elle nous soumet à une vision mercantile. Vous parlez de nous comme d’une marchandise qui doit « correspondre aux besoins des entreprises »… Nous refusons cette posture marchande, tout comme l’orientation de vos pratiques administratives.
Comme étudiantes et étudiants en sociologie, nous voulons lever le voile sur les pratiques de négation de la part de l’administration de l’Université : négation des rassemblements démocratiques étudiants, négation des décisions qui s’y prennent, négation de la représentativité de nos assemblées générales, enfin, et surtout, négation d’une université autonome et libre de la gouvernance dans la production du savoir. Le message envoyé par les Communications internes n’a d’égal que votre mépris de la démocratie, votre improvisation gestionnaire funèbre et votre matraquage de la liberté. Devant un tel mépris, nous ne pouvons que répéter : étudiantes et étudiants en GRÈVE !
Charles Beaudoin-Jobin, Émilie Audy, Angela Barreto, Théodore Bisserbe, Myriam Boivin- Comtois, Mathieu Bourgault, Marie-Christine Brassard-Couture, Simon de Carufel, Raphaëlle d’Amour, Gabriel Dufour, Daphné Sada Esquivel. Minea Valle Fajer, Baptiste Godrie, Renaud Goyer, Monica Grigore, Françoise Guay, Élise Lagacé, Ninon Lalonde, Ayemi Lawani, Nicolas Le Dévédec, Alix Lefebvre-Dugré, Marie-Ève Martin, François Maurice, Mathieu Noury, Francisco Toledo Ortiz, Guillaume Ouellet, Alex Perreault, Sébastien Richard, Michel Sancho, Moussa Sène, Mariève Vautrin
Tous les signataires de cette lettre étudient en sociologie à l’UdeM.