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Cheerleading : Une deuxième place historique

L’équipe de cheerleading des Carabins de l’UdeM a remporté, le 3 décembre dernier, la deuxième place dans la catégorie « large co-ed » lors de l’Open universitaire des championnats nationaux de la Power Cheerleading Athletics (PCA), à Brampton, en Ontario. Il s’agit du meilleur classement de l’histoire de l’équipe. Rencontre avec athlètes et entraîneurs, lors du premier entraînement de janvier.

Crédit photo : Andréanne Chevalier

«Le “large co-ed”*, c’est une catégorie où ça fait 25 ans que les deux mêmes équipes se partagent la première et la deuxième position, explique Guy Girard, entraîneur adjoint. Toute notre vie, c’était les deux équipes imbattables. » Jugés sur deux prestations, les Carabins ont cumulé 390,5 points, soit 41 de moins que les champions, de l’Université Western Ontario, mais sept de plus que l’équipe de l’Université Queen’s, habituée à la deuxième place.

La clé du succès

La performance des Carabins s’est déroulée presque sans erreur. « Même si les autres équipes ont misé sur un plus haut coefficient de difficulté, par exemple un point de plus en pyramide, un de plus en gym, nous, on s’est repris en ne faisant pas d’erreur. Parce que le point qu’ils ont gagné sur un élément, ils l’ont ensuite perdu en pénalité », raconte Myriam Lapointe-Laperrière, entraîneure adjointe de l’équipe.

Une semaine plus tôt, les Carabins remportaient pour une cinquième fois l’Open collégial-universitaire de Kick’s Cheerleading présenté au Cégep du Vieux-Montréal. « Je pense que cette compétition-là a été le fun pour notre équipe, parce qu’elle a solidifié à la fois l’esprit d’équipe et la confiance en la routine », ajoute l’entraîneure adjointe.

Battre l’Ontario

Pour Guy Girard, ce résultat rayonne sur tout le Québec. « On a prouvé qu’au niveau universitaire, le Québec est capable de battre l’Ontario. Pour le sport québécois, je vois ça comme un avancement », se réjouit-il. Il ne doute pas des effets positifs indirects sur le recrutement. « Le niveau des gens en audition augmente d’année en année. C’est à cause du succès de l’équipe », précise-t-il. Sa collègue, Myriam Lapointe-Laperrière, voit aussi ce résultat d’un bon oeil. « On ne gagne pas une place pour aller aux mondiaux avec ça. Mais pour l’équipe, ça ouvre beaucoup d’autres portes. Nous sommes plus sollicités. Les écoles secondaires veulent davantage de formations. Ils demandent plus notre présence à des événements. Parce qu’on est des champions et qu’on a gagné », souligne-t-elle.

Cheerleaders, mais pas meneuses de claque

Le « power cheerleading » pratiqué par les Carabins est essentiellement axé sur la compétition. Il se distingue de la culture des « meneuses de claque ». Pas de pompons chez les Carabins. Pas de « chant », ce cri d’encouragement, non plus. On est loin du cheerleading à la sauce NFL. L’équipe n’a d’ailleurs participé qu’à quatre matchs de football à domicile cette année. Il s’agit plutôt d’un sport exigeant où s’enchaînent acrobaties portées, projections et pyramides. Myriam Lapointe-Laperrière résume les qualités athlétiques exigées : « Il faut que tu sois flexible, fort, puissant, endurant. Tu dois être capable de faire de la gymnastique, de la danse et du conditionnement physique. Tu dois pouvoir travailler en équipe. Je n’ai jamais connu un sport aussi complet », énumère-t-elle.

Valérie Bergeron, étudiante au doctorat en sciences biomédicales, en est à sa cinquième année de cheerleading. « Ce n’est pas du tout le même style de sélection d’équipe que pour les Alouettes, qui font surtout de la danse.» Ce qu’elle aime le plus ? «Quand on sort du tapis de compétition et que tout le monde se lance sur tout le monde pour se féliciter ! », explique-t-elle Avec une dizaine d’heures d’entraînement individuel et en groupe par semaine, les athlètes se doivent d’avoir de la discipline. Marie-Laurence Parent-Blais étudie en pharmacie, fait partie des Carabins et… d’une autre équipe de cheerleading. « J’ai un horaire strict. Il faut beaucoup d’organisation. Mais j’aime l’esprit d’équipe. C’est gratifiant », justifie-t-elle

Cet esprit d’équipe est la signature des cheerleaders de l’UdeM. « La philosophie des Carabins, c’est beau, c’est simple. C’est être gentil, ouvert au monde, super respectueux. Arriver en compétition sans avoir une attitude du genre “ On veut gagner, on va les intimider ”. Dire aux autres “ Votre routine est vraiment bonne ”. C’est de s’amuser et d’encourager les autres équipes », lance Myriam Lapointe-Laperrière.

Ne pas se reposer sur ses lauriers

À son premier entraînement depuis la période des Fêtes, l’équipe se préparait déjà en vue de la prochaine compétition, qui aura lieu dans un mois et demi. « Nous allons reprendre les éléments, en ajouter, augmenter la difficulté, essayer de nouvelles techniques. Ça ne s’arrête jamais. La patineuse artistique ne va pas arrêter de répéter son triple Axel. Nous, c’est la même chose. C’est là qu’on passe notre temps », mentionne Lapointe- Laperrière.

* Dans la catégorie “ large co-ed ”

L’équipe, de 36 athlètes au maximum, compte au moins cinq athlètes masculins. Cette année, sept hommes font partie de l’alignement des Carabins contre une vingtaine pour l’équipe gagnante du championnat, les Mustang de l’Université Western Ontario. Les athlètes masculins apportent de la puissance aux équipes de cheerleading et permettent d’atteindre un plus haut niveau de difficulté. « Quand tu fais une projection avec quatre gars en dessous plutôt que quatre filles, ça change la hauteur et ça augmente la qualité de ton exécution. Tu peux faire des figures qui sont plus difficiles parce que tu as plus de temps dans les airs et ça augmente la stabilité », précise Myriam Lapointe-Laperrière, entraîneure adjointe des Carabins.

Parlant de gars…

Bien que souvent associé à la gent féminine, le cheerleading était à l’origine (fin XIXe siècle) un sport masculin. De nos jours, les gars sont souvent attirés vers ce sport par des amies et… ils restent accrochés. Maxime Huot, étudiant à la maîtrise en physiologie et cheerleader depuis 6 ans, avoue en rigolant aimer cette activité « parce que c’est très sportif et que ça permet d’être avec de jolies filles. » Samuel St-Amour, étudiant en psychologie, fait du cheerleading depuis quatre ans et demi. « J’adore ce sport, le défi, et j’aime la synergie avec l’équipe », soutient-il.

 

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