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Après avoir fait de la politique étudiante à l’UdeM il y a une dizaine d’années, Patrick Lebel est devenu, le 14 novembre dernier, directeur général de la Coalition Avenir Québec. (Crédit photo : Tiffany Hamelin)

Un ex-secrétaire général de la FAÉCUM défend la hausse des frais de scolarité

Patrick Lebel, un ancien étudiant en physique de l’UdeM, est le directeur général du parti de François Legault, Coalition Avenir Québec (CAQ), depuis le 14 novembre dernier. De 1998 à 2001, Patrick Lebel a effectué deux mandats et demi en tant que secrétaire général de la Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAECUM), le poste politique étudiant le plus haut à l’université. Retour sur son expérience à l’UdeM et explications sur sa prise de position en faveur de la hausse des frais de scolarité.

Après avoir fait de la politique étudiante à l’UdeM il y a une dizaine d’années, Patrick Lebel est devenu, le 14 novembre dernier, directeur général de la Coalition Avenir Québec. (Crédit photo : Tiffany Hamelin)

Quartier Libre : Vous avez 35 ans. Comment vous êtes-vous retrouvé directeur général de la CAQ?

Patrick Lebel : En 2001, peu après la fin de mon dernier mandat à la FAECUM, j’ai rencontré François Legault, ministre de l’Éducation à l’époque, au Sommet du Québec et de la jeunesse. J’ai toujours été impressionné par sa détermination et sa sincérité. Un peu plus tard, il me nommait président du Conseil de la jeunesse, maintenant Secrétariat à la jeunesse. À partir de 2004, j’ai milité pour le Parti québécois et le Bloc québécois, tout en gardant des contacts épisodiques avec M. Legault. Après que j’aie été bénévole pour la Coalition, de février à novembre, il m’a ensuite demandé de devenir son directeur général.

Q. L. : Vous avez fait partie du mouvement étudiant pendant près de six ans. Les étudiants québécois, dont votre successeure à la FAECUM, Stéfanie Tougas, sont mobilisés contre la hausse des frais de scolarité. La CAQ est pourtant favorable à une hausse. Comment expliquez-vous ces divergences d’opinions ?

P. L. : Il est vrai que je fais aujourd’hui partie de la CAQ qui est favorable à la hausse des frais proposée par le gouvernement de Jean Charest. Seulement, à l’époque où j’étais encore à la FAECUM, il n’a jamais été question d’un tel dégel des frais. Ce n’était pas un enjeu. Cela n’a donc jamais été mon combat. Ce qui était au programme politique de la Fédération concernait surtout l’investissement public en éducation, le renouvellement des ressources accessibles aux étudiants. Je respecte cependant le choix de ces étudiants. Ils réagissent, car ce ne sont plus de simples menaces, le processus de hausse des frais est bien en place.

Q. L. : Comment vous êtes-vous lancé en politique ?

Patrick Lebel : J’étais déjà engagé en politique dès le secondaire. Puis dès mon entrée à l’UdeM en 1996, j’ai commencé par m’impliquer dans le café étudiant de physique, ce qui m’a fait rencontrer les personnes du comité de la FAECUM. Pendant deux ans, j’ai assisté aux conseils centraux comme représentant de l’Association de physique jusqu’au jour où on m’a proposé de me présenter au poste de coordonnateur des Affaires internes. Six mois plus tard, j’étais le nouveau secrétaire général par intérim, puis réélu pour les deux mandats suivants. La politique est devenue une passion à laquelle je consacrais la plus grande partie de mon temps.

Q. L. : Que retenez-vous de cette période?

P. L. : Mes années à la FAECUM ont été formidables. Je pense que la Fédération est la meilleure école pour apprendre à faire de la vraie gestion et de la vraie politique. En tant que secrétaire général, il fallait prendre en considération tous les avis divergents sur un même dossier pour contenter le plus de personnes possible. La Fédération fait de la politique, mais elle s’occupe aussi de la qualité de la formation universitaire et offre des services. Tout cela force à faire la part des choses et à prendre des décisions pas toujours très faciles. C’est une belle école de formation.

Q. L. : Quel dossier vous a le plus marqué alors que vous étiez secrétaire général ?

P. L. : Le dossier de la hausse des frais de rédaction pour les étudiants de cycle supérieur est celui dont je suis le plus fier. Il faut comprendre que cette hausse n’avait en soi aucun sens. Ces étudiants sont pour la plupart chez eux ou dans les bibliothèques à rédiger leur thèse, ce qui ne coûte pas cher à l’université. Le fait qu’on ait également pu mobiliser beaucoup d’étudiants du premier cycle, qui n’étaient pas directement touchés par cette hausse, a fait de ce dossier un énorme succès pour la FAECUM.


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