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Des membres de L'Écothèque au premier jour de leur occupation. Photo : Mathis Harpham.

L’Écothèque de l’UdeM récompensée par la Fondation David Suzuki

Le regroupement étudiant militant pour la justice climatique L’Écothèque est lauréat du Prix du jury de la huitième édition du Prix Demain le Québec, décerné le 21 juin dernier par la Fondation David Suzuki. Le collectif, qui a fait campagne pour le désinvestissement des énergies fossiles à l’UdeM, a reçu pour l’occasion une bourse de 5 000 dollars offerte par Desjardins.

La huitième édition du Prix Demain le Québec était consacrée aux initiatives jeunesse. Aux yeux du jury, le regroupement L’Écothèque s’est démarqué des 14 autres finalistes pour avoir « démontré toute la vigueur et la détermination étudiante ».

Fidèle à ses convictions, le groupe militant a envisagé la possibilité de refuser la bourse offerte par Desjardins, car l’institution financière possède elle aussi des investissements dans le secteur des énergies fossiles. « Nous pensons cependant que l’accepter pourrait accélérer le processus de désinvestissement qui est déjà en marche », a déclaré l’étudiant au baccalauréat en anthropologie Vincent Blondeau lors du discours de remerciement. Dans un même souffle, il a annoncé qu’une partie de la récompense permettra de soutenir d’autres mouvements de désinvestissement.

Les lauréat·e·s ont également souligné que le Prix du jury demeure à ce jour « la plus grande forme de reconnaissance » qu’a reçu L’Écothèque. Ils et elles estiment que la récente annonce du recteur de l’UdeM, Daniel Jutras, d’éliminer toutes les actions du fonds de dotation qui trempent dans les hydrocarbures fait fi de la campagne étudiante lancée en 2015.

Une déclaration au goût amer

« Dans les communiqués du rectorat, le rôle du militantisme étudiant et professoral fut encore une fois totalement nié », a dénoncé, lors de la remise du Prix, l’étudiante au baccalauréat en anthropologie Viviane Isabelle. Dans une entrevue accordée à Quartier Libre le 14 juin dernier, M. Jutras avait d’ailleurs déclaré que « les coups d’éclat, manifestations, banderoles affichées et occupations [ne doivent pas] diriger les décisions. »

« Dire ça, c’est entrer sur un terrain dangereux, estime l’étudiante au baccalauréat en littératures de langue française Éléonore Caron. C’est ne pas reconnaître la liberté d’expression des étudiants et étudiantes. Il annonce publiquement qu’il ne les écoute pas. »

Les membres de L’Écothèque considèrent que leur mouvement et leurs actions, telle l’occupation pendant six jours du pavillon Roger-Gaudry, ont été « démocratiquement soutenus ». « On avait l’appui d’une vingtaine d’associations étudiantes, dont cinq en grève, et du syndicat des professeurs », rappelle l’étudiant au baccalauréat en science politique Quentin Lehman.

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