Culture

L'oeuvre de Dina Husseini s'intitule Ce n'est pas grave d'être triste.

Créer pour sensibiliser

Pour la coordonnatrice de la SoFéPUM, Pauline Noiseau, l’art est un moyen de surpasser la limite du discours. « C’est une manière de changer le paradigme de la santé psychologique qui est souvent axé sur les mots, alors qu’il existe d’autres moyens de s’exprimer », confie l’initiatrice de l’évènement.

Un hiver créatif

Dans le cadre de l’exposition, l’étudiante en kinésiologie Lætitia Bene présente quatre poèmes portant sur l’anxiété ressentie au cours des études. Elle a choisi l’écriture comme moyen d’expression artistique, car il s’agit, selon elle, d’une technique à laquelle tous peuvent s’identifier. « Les mots ne se perdent pas, contrairement aux autres formes d’art, car l’acte de parler est quotidien », ajoute-t-elle.

Par le biais de son art, Lætitia souligne également son sentiment quant au manque d’accompagnement de la part des services psychologiques de l’UdeM. « Il faut attendre trois mois pour obtenir une consultation avec un spécialiste, déclare l’étudiante. L’art est alors un autre moyen d’extérioriser ce que je ressens. » [NDLR : Le temps d’attente officiel est de 16 semaines. Voir article page 4.]

L’étudiante de premier cycle en psychologie Samantha Ponnampalam présente quant à elle une œuvre visuelle. Elle a choisi la photographie pour faire passer son message. « Mon œuvre est un mélange entre photographie et collage, précise-t-elle. Je réalise un pêle-mêle avec une photo centrale, et des messages écrits s’y rattachant. » Samantha cherche à mettre l’accent sur l’importance de prendre soin de soi en tant qu’étudiant.

D’après elle, l’art est un puissant moyen d’exprimer son opinion. « Une œuvre visuelle peut toucher une plus large étendue de population, dont ceux parlant une autre langue par exemple », poursuit-elle. Samantha espère que son œuvre permettra aux étudiants de comprendre qu’il est important de faire attention à sa santé physique et mentale.

L’art thérapeutique

La santé psychologique est un enjeu largement abordé à l’Université, souligne la coordonnatrice des communications de l’Association des étudiantes et étudiants en philosophie de l’UdeM (ADÉPUM), Erika Olivaux. Selon ses dires, la question du bien-être mental est au centre des préoccupations de la FAÉCUM cette année. Celle qui fait également partie du Comité santé psychologique de l’ADÉPUM explique que le côté participatif est réellement important dans ce projet. « L’idée de lancer une campagne artistique vient de la volonté de ne pas seulement faire passer un message, mais d’inciter les étudiants à participer, déclare Erika. Ce n’est pas la qualité artistique qui motive le projet, mais la création et l’expression. »

La SoFéPUM a proposé aux participants de présenter une œuvre personnelle de la nature de leur choix, musique et danse exclues, afin de témoigner de leur vision du mal-être à l’Université et de leur expérience vis-à-vis de la santé mentale.

Selon Pauline, la campagne s’inscrit dans la continuité d’un projet de sensibilisation mené par la FAÉCUM pour la prise de conscience du mal-être psychologique. « Notre souhait est de briser le tabou subsistant autour du sujet de la santé mentale en permettant aux étudiants de s’exprimer à partir d’un objet artistique, explique-t-elle. Le but est de donner un espace de rencontre et d’expression à ceux le souhaitant. »

Les œuvres retenues seront exposées au pavillon de philosophie pendant deux semaines. Le vernissage de l’exposition se tiendra le 4 février prochain.

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