«Nous sommes tous démunis, la direction comme chacun de nous, prisonniers d’un fait accompli, d’une décision qui nous échappe », regrette le journaliste et professeur au Département de communication Alain Saulnier. Son bureau est situé au sein du pavillon et le constat est pour lui sans appel. « C’est invivable pour ceux et celles dont la fenêtre de bureau donne sur l’activité insupportable de cet immense marteau- piqueur, précise-t-il. C’est mon cas. La rentrée est très difficile. »
Pour la professeure adjointe au Département de communication Kirstie McCallum, le constat est similaire. « Ce projet est important, mais il est dommage qu’un déplacement collectif de recherche n’ait pas été pensé en amont, déplore-t-elle. Avec mes étudiants, on est obligés de faire nos réunions ailleurs parce qu’ici, ce n’est plus possible. Frédéric Bouchard, doyen de la Faculté des arts et des sciences nous a même rendu visite pour se rendre compte par lui-même de nos conditions de travail. »
Le bruit est une chose, les vibrations en sont une autre, pour l’étudiante en biologie Roxanne Ducharme. « En face du vivarium, il y a un endroit assez tranquille pour lire et les vibrations vont jusque-là, raconte-t-elle. C’est assez désagréable, parce que non seulement tu sens les vibrations, mais tu entends aussi le bruit. » L’étudiante espère que les travaux ne seront pas trop longs.
Mise en place de solutions concrètes
Sur son site Internet, l’Université a annoncé la mise en place de mesures pour limiter les désagréments liés aux travaux. Elles comprennent la disposition d’appareils de mesures du bruit, des vibrations ressenties et des émissions de monoxyde de carbone. La Direction de la prévention et de la sécurité a également élaboré un plan d’évacuation en fonction des travaux.
« Nous avons pu déplacer tous les cours qui ont lieu [dans les salles] en façade du pavillon Marie-Victorin, précise la conseillère principale et porte-parole de l’UdeM, Geneviève O’Meara. Il n’y a donc plus de cours dans ces locaux. Certaines salles ont également été aménagées pour permettre aux employés d’aller y travailler. »
À partir de fin septembre débuteront les phases de forage et d’excavation. Selon les informations du site Internet du projet, ce sont 30 000 m3 de roche qui doivent être retirés, à l’explosif. Deux détonations sont prévues par jour, une le matin et une le soir.
La mise en service du REM sera progressive. Pour l’instant, celle du segment entre la Rive-Sud et le centre-ville est annoncée par la ville pour l’été 2021. Le reste du réseau sera progressivement mis en service jusqu’à l’été 2023, selon le porte-parole de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Macky Tall, qui est le principal investisseur du projet.