«Concordia, McGill et l’UQAM avaient toutes leur Cinéma Politica, raconte l’étudiante au doctorat en communications Justine Pignato. On s’est dit : “ Pourquoi pas nous ? ” » Elle s’est ainsi jointe à un groupe d’étudiants pour mettre sur pied le cinéclub. L’UdeM devient donc la quatrième université montréalaise à faire partie du réseau, dont le mandat est de projeter des films traitant d’enjeux politiques ignorés par les principaux médias.
Des objectifs multiples
Les instigateurs du projet souhaitent que la venue de Cinéma Politica à l’UdeM incite la communauté universitaire à rester sur le campus en dehors des heures de cours. « Ça peut être un point de rencontre pertinent entre les étudiants des différents départements », croit l’étudiant au doctorat en cinéma Hubert Sabino-Brunette, également membre du groupe.
Le cinéclub sera aussi une opportunité pour des groupes associatifs de l’Université de faire valoir leurs idées, puisqu’ils seront invités à prendre part aux discussions accompagnant les films. « On souhaite que les associations puissent s’exprimer sur des problématiques qui leur tiennent à cœur, explique Justine. On le voit vraiment comme un espace de débats, de discussions, d’échanges sur des sujets de société assez variés. » Des professeurs et des doctorants, dont les recherches portent sur les thèmes abordés, devraient également être invités.
En plus de ces objectifs directement liés à la communauté de l’UdeM, la création du cinéclub s’inscrit dans une volonté de pallier les problèmes de diffusion du cinéma indépendant et du documentaire à Montréal. « Trop peu de salles programment ce genre de films et ils ne restent bien souvent à l’affiche que quelques jours, regrette Hubert. Il me semble important de multiplier les initiatives pour faire exister ces documentaires dans l’espace public et permettre aux spectateurs de voir ces réalisations. Et je pense que nous pouvons jouer un rôle en ce sens. »
Un vaste réseau
Lancé à l’Université Concordia en 2003, Cinéma Politica regroupe aujourd’hui une centaine de membres. « On a des cinéclubs partout, au Canada et à l’international, explique la coordonnatrice du réseau, Anna Pringle. On offre un soutien à la programmation, on collabore sur des projets et on partage des idées. »
Les responsables du cinéclub de l’UdeM ont ainsi pu puiser dans le catalogue de Cinéma Politica, qui comprend plus de 600 films. « On s’est donné comme mandat de privilégier les films en français, précise Justine. Ou alors, on veut absolument qu’il y ait des sous-titres en français. » Les organisateurs ont également consulté les responsables de Ciné-Campus, afin de s’assurer que les deux offres soient complémentaires. Au terme du processus de sélection, cinq longs métrages et quatre courts métrages ont été retenus pour la programmation de la session d’hiver 2018.
Pour la soirée de lancement, le documentaire Reel Injun, qui traite des représentations des peuples autochtones dans le cinéma hollywoodien, sera présenté. Les courts métrages Mobiliser et Vidés de leur sang seront également projetés. Les participants pourront contribuer financièrement sur une base volontaire.
