Culture

Crédit photo : Marie Isabelle Rochon.

Des bas au manteau

« Travailler sur la fin de vie des vêtements, c’est aider à trouver des débouchés pour être capable d’en collecter plus tout en sachant quoi faire avec. L’économie circulaire vise à réduire l’utilisation de matériaux neufs pour offrir des deuxième, troisième vies à de vieux matériaux », pense Mme Roy. Devant le pourcentage élevé de vêtements usagés non recyclables dirigés vers des sites d’enfouissement dont les bas en nylon, mais aussi certains types de chemises, jeans et ceintures, Denyse Roy a décidé de s’attaquer au volume des bas de nylon et de s’intéresser à leur potentiel.

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Sélectionnés et lavés, les collants ont ensuite été découpés, entre autres au laser, et testés afin de vérifier quelle forme de découpe allait permettre la meilleure capacité d’isolation. Maxime, en charge des tests, fait le bilan de son premier projet de recherche. « J’ai vraiment trouvé intéressant de m’initier à la recherche en design industriel, aspect que je n’ai pas l’occasion d’explorer autrement, confie-t-elle. Cela m’a donné le goût de continuer et de peut-être faire une maîtrise. »

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Avec sa collègue, la chercheure Ghislaine Grenon, et une de ses étudiantes au baccalauréat en design industriel, Maxime Saint-Denis, la petite équipe s’est penchée sur les propriétés des collants en nylon. « En design, il s’agit de voir quelles sont les caractéristiques sensibles des matériaux rebutés afin de revaloriser leurs usages », souligne Mme Roy.

Légèreté, imperméabilité mais aussi résilience : des qualités semblables à celles du polyester, souvent employé comme fibre isolante dans de nombreux textiles. La conception d’un manteau, vêtement usuel et universel, leur est alors naturellement venue à l’esprit.

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Mme Roy espère poursuivre ses recherches sur les propriétés du bas de nylon et vérifier le bilan environnemental que son utilisation entraîne en s’associant à des chercheurs d’autres disciplines, tels que des physiciens et des ingénieurs chimistes. L’objectif est d’ouvrir les champs de réemploi de ce matériau peu usuel et d’en arriver, peut-être un jour, à un rebut industriel capable de rivaliser avec les matériaux neufs.

 

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