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Le syndicat des étudiants salariés de l’UdeM représente plus de 2 000 personnes. Crédit photo : Marie Isabelle Rochon.

Emploi étudiant à l’UdeM : résultats décortiqués

L’étude, qui concerne 25 secteurs d’emploi différents, a été menée de façon anonyme sans passer par les établissements visés, mais en utilisant différentes plateformes Web. Au total, une vingtaine de questions ont été posées, demandant le niveau de satisfaction des employés sur divers sujets tels que la reconnaissance de la performance, le nombre d’heures travaillées, le niveau de salaire, les avantages sociaux ou encore l’engagement de l’employeur sur le plan environnemental. Dans une question centrale, les sondés devaient classer sur une échelle de 1 à 10 leur enthousiasme à recommander leur employeur. Celle-ci a permis aux analystes de noter 300 entreprises et institutions.

« Le questionnaire est assez bien fait, de forme plutôt classique, indique la professeure titulaire au Département de sociologie de l’UdeM, Claire Durand. Mais il y a beaucoup de questions de méthodologie qui restent sans réponse, ce qui nous empêche de déterminer s’il s’agit finalement d’un sondage représentatif. » Notamment, en ce qui a trait à la façon dont les entreprises ou institutions ont été choisies, au choix des personnes interrogées et à la proportion d’employés ayant répondu. « Huit mille répondants pour trois cent établissements, cela fait une moyenne de vingt-six employés sondés par entreprise, déclare-t-elle. Normalement, si l’échantillon est suffisant, il est possible de refléter différentes réalités vécues. Il semble être ici davantage question d’un sondage de type marketing que scientifique. »

Considérations étudiantes

Pour les étudiants employés interrogés, ce classement doit être nuancé. Du côté du Syndicat des étudiants salariés de l’UdeM (SÉSUM), qui représente environ 17 % des employés actuels de l’Université [voir encadré], ce résultat ne semble pas inclure la majorité de leurs membres qui occupent des postes d’assistants techniques, d’auxiliaires d’enseignement ou de recherche. « La plupart sont employés à temps partiel, remarque le responsable aux affaires externes du Syndicat, Hubert Pineault. Si on considère que plus de 80 % des personnes sondées étaient des travailleurs à temps plein, on peut s’attendre à ce qu’il y ait eu très peu de nos membres qui aient été consultés. »

Même son de cloche pour le stagiaire postdoctoral et membre du comité des Relations de travail du Syndicat des employés de recherche de l’UdeM (SERUM), Brieuc Guillerm. « Il y a deux types d’employés, les « réguliers » de l’université et les employés de recherche qui dépendent de fonds spéciaux, explique-t-il. En tant que postdoc, quand je vois l’Université parmi les meilleurs employeurs, je veux bien, mais pas pour les employés de recherche. »

Les stagiaires postdoctoraux, qui constituent la vitrine de l’Université et participent à son rayonnement scientifique, sont syndiqués depuis la session d’hiver 2014 et reconnus comme employés à part entière depuis mai 2015. Cependant, ils ne bénéficient pas de certains avantages qu’ont les employés réguliers, tels que le fonds de retraite et d’assurances collectives de l’Université. « C’est l’éternel combat entre l’Amérique du Nord et l’Europe, où il y a plus d’avantages et de protection sociale », souligne Brieuc en comparant avec la Belgique, où il a également étudié.

La directrice des ressources humaines de l’UdeM, Isabelle Dufour, accueille quant à elle d’un bon œil le classement effectué chaque année. « C’est une marque de reconnaissance encourageante et significative, qui permet de voir que nous sommes capables de rivaliser avec d’autres. » Mme Dufour indique que les conditions de travail, globalement appréciées par les employés, peuvent effectivement varier selon la catégorie de main-d’œuvre. Elle souligne par ailleurs l’engagement de l’UdeM dans l’amélioration continue du cadre de travail des employés.

Hubert Pineault mentionne certaines différences et certains enjeux, propres aux étudiants employés. « L’Université n’est pas un milieu facile, car on doit notamment composer avec la pression de performance, la difficile séparation entre les études et l’emploi ainsi que la question du rendement scolaire », témoigne-t-il. Il mentionne cependant que le milieu universitaire demeure stimulant et enrichissant au niveau intellectuel, ce qui peut créer une satisfaction chez ces employés.

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