«Ce concours est une merveilleuse occasion de faire face à la réalité d’écrire un compte rendu de concert et de se faire publier », affirme la présidente du Cercle de musicologie et étudiante à la maîtrise en musique, option musicologie, à l’UdeM, Justine Brasseur-Masse. L’exercice consiste à rendre compte d’un concert dans une forme libre en 400 à 600 mots. La qualité de la langue française et de l’organisation du texte, la capacité de communiquer et de rendre accessible l’évènement, la pertinence des observations et le respect du nombre de mots imposés constituent les critères d’évaluation.
Rendre la musique accessible
La gagnante de la première édition du concours, en novembre dernier, et étudiante au baccalauréat en musique à l’UdeM Mélanie Vibrac, se dit passionnée par l’écriture en musique. « J’adore rendre accessible la musique par l’écrit et devenir ce lien entre le public et les œuvres jouées, raconte Mélanie. Rendre compréhensible ce qui est réservé a priori à une minorité d’experts et de connaisseurs, là est tout le défi, car les œuvres contemporaines sont souvent complexes et difficiles d’accès. »
Pour cette jeune clarinettiste, l’écriture d’un compte rendu présente également, une occasion de prendre du recul par rapport à ce qui est entendu en concert et d’en apprendre davantage sur les œuvres, les compositeurs et les interprètes. « Plutôt que de nous laisser écouter passivement les œuvres, le compte rendu permet de mieux s’en souvenir et de les analyser plus en profondeur », souligne-t-elle. Mélanie Vibrac encourage tout étudiant à se lancer dans ce défi.
La professeure de musicologie à la Faculté de musique de l’UdeM Marie-Hélène Benoit-Otis confirme cette nécessité. « Savoir écrire est une part extrêmement importante de la vie professionnelle de quelqu’un dont le métier est, bien sûr, d’écrire sur la musique, dit-elle. Mais également des interprètes et des compositeurs qui vont être amenés à rédiger des notes de concert. » Cet exercice se pratique dans les publications scientifiques musicales et la critique, mais également dans l’élaboration des livrets de disques et des notes de programme.
Être lu
Dans son cours de méthodologie, Mme Benoit-Otis apprend à ses élèves à réfléchir sur la musique, à développer et rédiger une problématique, à savoir chercher l’information sur les œuvres et les compositeurs de manière autonome. « Écrire des critiques sur les concerts n’est pas forcément ce que l’on fait, mais ça fait partie de la recherche, précise-t-elle. L’idée première est d’être lu. Un bon compte rendu est donc un texte qui rend, de façon à la fois vivante, synthétique et intéressante, l’esprit d’un concert. » Le défi est d’autant plus grand que les œuvres présentées par les étudiants compositeurs sont toutes nouvelles. Mme Benoit-Otis souligne que le public n’a jamais pu entendre ces pièces ; l’analyse est donc plus complexe que celle d’une sonate de Beethoven par exemple.
« Il est bon d’être polyvalent dans ce métier, de savoir tout faire soi-même, pour devenir un musicien libre et indépendant », pense Justine, pianiste également. Alors qu’il devient de plus en plus difficile de percer dans l’univers musical, posséder des expériences diverses comme celle-ci s’avère fort utile. Écrire sur la musique fait partie intégrante du cursus universitaire de la Faculté, que l’on soit en musicologie, interprétation ou composition. Une troisième édition du concours de comptes rendus, ouvert à tout étudiant de l’UdeM, aura lieu au printemps 2017.