[Texte modifié le 30 novembre 2016]
Menée du 22 février au 28 mars dernier, l’enquête visait d’une part à donner un « portrait descriptif » de la santé mentale des étudiants, selon les mots de la secrétaire générale de la FAÉCUM, Andréanne St-Gelais. D’autre part, l’aspect innovant de cette enquête se trouve dans la présence de variables liées à différents indicateurs de santé mentale. Les chiffres concernant la détresse psychologique des étudiants sont plus élevés que ceux de la population générale. L’interprétation de ces résultats est faite en comparaison avec l’enquête québécoise sur la santé des populations de 2008. « La comparaison avec la population en général indique qu’il y a une préoccupation à y avoir », juge Andréanne. Elle indique cependant qu’on ne peut agir directement sur des éléments spécifiques et que la FAÉCUM prévoit plutôt proposer des actions globales, mais ciblées.
La doctorante en psychologie et ancienne coordonnatrice aux affaires académiques des cycles supérieurs de la FAÉCUM, Frédérique-Emmanuelle Lessard, a été surprise par certains résultats. « Ceux qui vont le moins bien sont les étudiants de premier cycle, suivis de ceux de deuxième et troisième cycle et des résidents en médecine, commente-t-elle. Je me serais attendue exactement à l’inverse. » Par exemple, près de 25 % des étudiants de premier cycle indiquent avoir des symptômes dépressifs, contre 15 % des étudiants au troisième cycle.
« De grandes classes et de grands groupes, une quasi-absence d’endroits agréables où manger, peu de programmes avec cohortes, tout ça pourrait influer sur le sentiment élevé de solitude ressenti par les étudiants de premier cycle, estime Frédérique-Emmanuelle. En médecine, par exemple, c’est un programme par cohorte, et ça semble aller mieux. » Selon l’enquête, la solitude est la principale variable influençant l’état de la santé mentale des étudiants, conjointement avec la mauvaise alimentation et le manque de sommeil.
Agir localement
Par ailleurs, la FAÉCUM estime qu’il faut une amélioration de l’accès aux services psychologiques. « Le Centre de santé et de consultation psychologique marche à pleine capacité, le temps d’attente moyen, à l’exception des urgences, est d’environ sept ou huit semaines », affirme le psychologue et coordonnateur clinique du Centre, Daniel Moisan. Actuellement, un groupe de travail sur la santé mentale se penche sur cette problématique et leur rapport devrait être présenté à la direction de l’UdeM dans les semaines à venir.
D’après Frédérique-Emmanuelle, augmenter l’inclusion dans les évènements comme les initiations et améliorer les programmes de parrainage seraient des pistes de solution à envisager dans les programmes de premier cycle. « Chaque cycle d’études, chaque faculté devraient avoir des interventions ciblées qui leur sont propres, estime-t-elle. Les situations et les défis varient de l’un à l’autre. »
D’autres rapports, qui concernent chacune des associations étudiantes du campus, seront publiés par la FAÉCUM. « Cela prendra environ un an et demi pour produire chacun d’eux », évalue Andréanne. Chaque association aura alors en main les données concernant les étudiants qu’elles représentent, de même que des pistes de solution leur étant adaptées.
Les différents acteurs impliqués dans l’enquête « Ça va ? » développeront un plan d’action pour répondre à la demande étudiante. Si aucune date n’est évoquée pour l’instant, les différentes instances se réuniront pour définir la marche à suivre.
*Étude menée l’hiver dernier, conjointement par la FAÉCUM, le Centre de santé et de consultation psychologique (CSCP) et l’UdeM auprès de 10 217 étudiants de l’Université.