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Le professeur au Département d’informatique et de recherche opérationnelle Yoshua Bengio est à la tête du MILA, l'un des centres de recherche de l’UdeM membres de l’IVADO. Crédit photo : Maude Auberson-Lavoie

93 millions pour l’intelligence artificielle

Cette aide gouvernementale a pour but de mettre en valeur la recherche effectuée par l’Institut des algorithmes d’apprentissage de Montréal (MILA), un laboratoire de l’UdeM pionnier dans le domaine des réseaux de neurones artificiels, membre de l’IVADO. « C’est une excellente nouvelle d’avoir du financement du gouvernement en plus de l’investissement de l’industrie, se réjouit l’étudiant au doctorat en informatique et membre du MILA, Mehdi Mirza Mohammadi. La plupart des investissements privés recherchent davantage des résultats à court terme ou des domaines d’application moins vastes, ce qui pourrait limiter des projets de recherche plus ambitieux. »

L’étudiant avance que les entreprises ont longtemps boudé le domaine qui fait aujourd’hui la renommée de son laboratoire, puisque personne n’y croyait, et le MILA n’a pu survivre que grâce au soutien financier de l’Institut canadien de recherche avancée (ICRA). Selon la directrice générale de l’IVADO, Valérie Bécaert, les entreprises vont moins fréquemment financer des recherches qui ne sont pas rattachées à des projets spécifiques. « Il ne faut pas être naïf, ce qui intéresse les compagnies, c’est de pouvoir faire un transfert technologique », explique-t-elle.

D’après la directrice, cela est source d’occasions professionnelles pour les étudiants. « Il ne s’agit pas nécessairement de transfert de propriété intellectuelle, mais aussi d’expertise, précise-t-elle. Les entreprises s’intéressent à la découverte de nouveaux talents et souhaitent recruter. Ce qu’elles veulent, c’est être en contact avec les étudiants qui vont travailler avec les chercheurs de l’IVADO. »

Une vision à long terme

Selon le professeur au Département d’informatique et de recherche opérationnelle et directeur du MILA, Yoshua Bengio, les partenaires privés de l’IVADO prennent 50 % de l’espace dans le calcul de la répartition des ressources. « L’IVADO reçoit présentement 110 millions de ses partenaires industriels, 20 millions de l’Université et 18 millions du gouvernement provincial, en plus du nouvel investissement fédéral », révèle-t-il. Les fonds provenant du fédéral et du provincial, en plus de la contribution universitaire serviront au financement de bourses d’excellence (20 millions), au recrutement de stagiaires postdoctoraux et de nouveaux professeurs. L’Institut vise également à investir 40 millions dans la recherche fondamentale. L’essentiel des investissements privés est destiné à la recherche émergente (50 millions) et aux projets industriels (45 millions).

À l’aide du financement d’Apogée Canada, l’IVADO prévoit déployer sur une période de sept ans une stratégie de valorisation des secteurs des transports, énergétiques, logistiques, biomédicaux, mais également financiers et commerciaux. « Cela représente environ 170 étudiants qui rentrent annuellement et on vise une augmentation de 20 à 40 % de ce nombre sur la période du projet », indique Mme Bécaert.

L’IVADO compte aussi financer le recrutement de 25 nouveaux professeurs afin d’améliorer la quantité et la diversité d’offres de cours dans les domaines concernés. L’Institut souhaite aussi créer une structure d’accompagnement et de création pour le développement de jeunes entreprises dans les secteurs de l’intelligence artificielle et des Big Data pour les étudiants. Selon le professeur Bengio, les ambitions de ce vaste projet pourraient faire de Montréal un haut lieu technologique, à l’instar de la Silicon Valley, pour la recherche en intelligence artificielle et en science des données.

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