« Ça paraît bas, mais 400 copies, c’est 40 % de notre tirage, se désole le rédacteur-chef du Montréal Campus, Philémon La Frenière-Prémont. C’est 1 000 $ qu’on a payé et le travail de 30 bénévoles qui sont juste jetés aux vidanges. »
Une source, dont l’identité a été maintenue secrète, a informé le journal que des membres anonymes d’un groupe sans affiliation officielle sont derrière le geste. Ce groupe utilise le nom « UQAM en grève » sur le service de messagerie Signal, sur lequel il publie des correspondances et images au sujet du « sabotage », rapportent les journalistes Naomie Duckett Zamor et Charles Séguin.
C’est ce duo qui a effectué le reportage sur l’influence du centile au sein des associations étudiantes, sur le faible taux de participation, ainsi que sur le flou entourant plusieurs des statuts et règlements.
« On ne s’attendait pas à ce que les gens aillent jusqu’à voler des journaux, même si on savait que cette édition allait faire réagir », décrit Mme Duckett Zamor. Elle ajoute que d’autres articles du dernier numéro traitent de questions politiques sensibles, parmi lesquelles « être de la droite à l’UQAM ».
« Nous sommes ouverts aux commentaires, qu’ils soient positifs ou négatifs, insiste M. Séguin. Il y a un dialogue sain et nécessaire qu’il faut préserver, mais prendre des journaux et les jeter au recyclage n’en fait pas partie. »
Quelle suite ?
Le journal prévoit dans l’immédiat de réimprimer les exemplaires jetés, notamment grâce au soutien financier du Service de la prévention et de la sécurité de l’UQAM, qui dédommage les regroupements estudiantins victimes de vandalisme.
Le rédacteur-chef du Montréal Campus envisage aussi de mettre sous presse un plus grand nombre de journaux au cours des prochaines sessions. « On va continuer à imprimer des éditions papier, et on va continuer à couvrir des sujets d’intérêt public au sein de l’UQAM », maintient-il.
Le 30 novembre dernier, la salle de l’Association des étudiants et étudiantes en droit (AÉD) a vu sa porte forcée et couverte d’autocollants. Plusieurs membres de celle-ci ont déclaré au Montréal Campus y voir un lien direct avec la parution du dossier sur la politique estudiantine.
« On se demandait si le local du Montréal Campus allait y passer aussi », poursuit Mme Duckett Zamor.
« Le sujet de notre article devait être publié, insiste M.Séguin. On soulève des questions, ces questions soulèvent les passions, ce qui prouve qu’il y a une réflexion et un enjeu réel ». Il a hâte à la prochaine édition hivernale.