34 ans plus tard, Polytechnique se souvient

Perdre la vie parce qu’elles étaient de sexe féminin : leurs tristes destinées. L’auteur de la tuerie, Marc Lépine, avait déclaré, avant d’ouvrir le feu armé de sa carabine : « Je combats le féminisme. »

Pour rendre hommage à ces femmes, Polytechnique Montréal a mis sur pied plusieurs activités à l’occasion de la commémoration de 2023. Parmi celles-ci, une exposition photo dans un tunnel du pavillon Pierre-Lassonde, où sont affichés les portraits de 14 femmes actuellement employées à Polytechnique, tenant à la main un tableau d’ardoise où sont inscrits les noms des disparues et où se trouvent, à côté de ces derniers, la photo et l’histoire de ces victimes.

En ce soir du mercredi 6 décembre 2023, dans le tunnel, plusieurs étudiant·e·s s’arrêtent pour contempler sobrement les clichés. À l’extérieur du pavillon principal de l’établissement, un homme se recueille devant le monument commémoratif illuminé. Des gerbes de roses blanches reposent devant la plaque où sont gravés les noms des 14 femmes. Dans le ciel brille, la tour Roger Gaudry, parée d’une lumière blanche et, plus loin, la Ville de Montréal a allumé 14 faisceaux de lumière au-dessus du Mont-Royal.

Photo prise dans un tunnel entre le pavillon Claudette Mckay-Lassonde et le pavillon principal. Crédit photo: Florence Aquilina

Le premier ministre du Québec et celui du Canada, François Legault et Justin Trudeau, étaient respectivement présents au chalet du parc du Mont-Royal et sur le belvédère Kondiaronk lors de cette illumination. M. Legault a pris la parole pour « chaudement saluer la contribution des femmes travaillant dans le milieu du génie au Québec », rapporte Radio-Canada dans un article.

Le milieu de l’ingénierie est toutefois, dans les faits, toujours loin d’avoir atteint la parité. Les femmes ne représentent en effet que 20 % des diplômé·e·s dans le domaine au Québec. Du côté de Polytechnique Montréal, le taux de diplomation féminin s’élève à 30 % et, en 2022, l’ancienne présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ), Maud Cohen, a été nommée à la tête de l’école d’ingénierie, ce qui fait d’elle la première femme à occuper la fonction de directrice. Un grand pas pour ses compatriotes féminines, même si du chemin reste à faire.

En novembre dernier, Quartier Libre a consacré un article à la condition des femmes en génie dans le cadre des 150 ans de Polytechnique.

Crédit photo: Florence Aquilina

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