Intimidation à l’UdeM

icone Societe
Par Tiffany Hamelin
mardi 17 avril 2012
Intimidation à l'UdeM
(Crédit : Pascal Dumont)
(Crédit : Pascal Dumont)

*Article modifié le 18 avril, 13h15, sur les circonstances dans lesquelles des étudiants ont été carté.

Une vingtaine de nouveaux agents de sécurité ont fait leur apparition sur le campus de l’UdeM lundi 16 avril. Les agents de l’entreprise privée B.E.S.T. Services spéciaux de sécurité – une branche de l’entreprise mondiale de sécurité Garda – ont sillonné les couloirs des pavillons 3200 Jean-Brillant, Marie-Victorin ainsi qu’une partie du campus de HEC Montréal.

Les hommes, à la carrure imposante, sont tous vêtus d’un pantalon cargo et d’un chandail noirs indiquant les mentions « Sécurité » et « b.e.s.t. » en jaune et portent tous une matraque et une oreillette. Les trois superviseurs de l’équipe du pavillon 3200 Jean-Brillant, ont même un gilet pare balles, des lunettes protectrices ainsi que tout un tas de pochettes accrochées à la ceinture.

 

 

Intimidation

Notre photographe Pascal Dumont a assisté à des scènes que l’on pourrait qualifier d’intimidantes. Des agents accompagnés de constables de l’UdeM et munis d’une caméra vidéo, ont carté des étudiants, à la demande du professeur, présents dans un cours d’histoire afin de vérifier qu’ils étaient bien des étudiants du programme. Selon notre photographe, l’un des superviseurs aurait agressé verbalement une étudiante qui ne voulait pas s’éloigner de la salle de classe où l’équipe de sécurité tenait une réunion. « L’agent lui a crié dessus : « Décrisse ton camps ! » C’était intimidant », explique Pascal Dumont. 

 

Après avoir récupéré les codes permanents des élèves présents dans la salle, les agents ont vérifié par téléphone auprès du registrariat s’ils étaient bien inscrit au cours.

 

Franck Scherrer, directeur de l’institut d’urbanisme de l’UdeM, a été témoin d’intimidation envers les professeurs de la Faculté. Il explique dans un communiqué adressé au étudiants et professeurs de la Faculté : « J’ai été témoin de bien des conflits étudiants dans ma carrière universitaire en France, je n’avais jamais vu un représentant chargé de la sécurité, qui plus est employé par l’Université, intimider le personnel enseignant ». M. Scherrer parle en effet d’intimidation verbale, les constables ont forcé les enseignants à entrer en classe et donner leur cours. Face à quoi les enseignants ne se sont pas laisser faire. « Le constable a clairement dérogé à la liberté académique des enseignants », ajoute-t-il. 

 

Un peu plus tôt vers 8 h 30, l’alarme incendie avait été déclenchée deux fois dans le pavillon 3200 Jean-Brillant. Aussitôt, le Service de Police de la Ville de Montréal ainsi qu’un camion de l’identification judiciaire s’étaient rendus sur les lieux afin de prélever les empreintes digitales présentes sur ledit boitier.

Il est cependant impossible d’établir le lien entre la présence des agents de sécurité B.E.S.T. et les fausses alarmes incendie de ce matin. L’UdeM n’a pas retourné nos appels. 

 

L'identification judiciaire s'est déplacée jusqu'au 3200 Jean-Brillant ce matin, afin de relever les empreintes présentes sur le boitier de l'alarme déclenchée.

 

 

* Paragraphe sur les étudiants cartés modifié le mardi 17 avril à 20h55