Culture

Le Japon, soumis à la fragilité de son territoire, doit sans cesse s'adapter sur le plan architectural. Crédit photo: Tahia Wan

reconstruire un japon sinistré

Le grand séisme survenu en mars 2011 dans l’est du Japon a amené de nombreux architectes à s’interroger sur les possibilités d’infrastructures en situation d’urgence. Les réalisations architecturales de la société japonaise, constamment soumise à l’insécurité de son territoire, font l’objet d’une rétrospective au Centre d’exposition de l’UdeM du 21 janvier au 9 février.

Réalisée par l’organisme de promotion de la culture japonaise Japan Foundation et présentée en partenariat avec le Centre d’exposition de l’UdeM, l’exposition Reconstruction et adaptation architecturales dans le nord-est du Japon après le grand séisme de mars 2011 présente le travail d’architectes bénévoles, locaux et étrangers réalisé à divers niveaux d’intervention.

Au lendemain de la catastrophe de 2011, plusieurs organisations, incluant les architectes locaux et étrangers, les universités et l’Institut japonais des architectes, ont lancé des projets de soutien aux victimes et des enquêtes traitant de l’apport architectural en situation d’urgence.

L’exposition propose plus de cinquante panneaux explicatifs et une douzaine de maquettes visant à sensibiliser le public à l’importance de l’architecture et du design en région sinistrée. «Ces panneaux, maquettes et vidéos transmettent un message commun: l’architecture est à la fois fragile et facilement destructible par un séisme, affirme le professeur à l’école d’architecture de l’UdeM et membre organisateur de l’exposition, Georges Adamczyk. Mais le savoir-faire architectural permet de réagir rapidement pour soulager ces populations sinistrées.»

L’étudiante à la maîtrise en histoire de l’art à l’UdeM Gabrielle Mathieu est chargée de détailler aux visiteurs certains panneaux et maquettes de l’exposition. «Une partie de l’exposition est réservée à la planification du territoire japonais situé en hauteur», rapporte- t-elle. Plusieurs maquettes expliquent par exemple comment aménager le territoire en hauteur tout en restant près de la mer, afin de préserver le lien entre les Japonais, la mer et la pêche. Le bois, très présent dans les maquettes, reflète la culture japonaise. Un peu plus loin, un panneau apprend aux visiteurs comment une aire de jeux réalisée en carton a été construite afin d’apprendre aux enfants à se réapproprier les espaces.

Solidarité et architecture

L’objectif est de montrer le savoir-faire et l’expertise locale japonaise. «Il s’agit également de mettre l’accent sur une culture altruiste exceptionnelle, explique le professeur à l’école d’architecture de l’UdeM spécialisé en conception et développement de système constructif, Roger Bruno Richard. Certains projets ont été d’abord soumis à la concertation populaire.»

L’étudiant en échange à l’école d’architecture à l’UdeM Olivier Guertin trouve qu’il est intéressant de constater le rôle de l’architecture et de l’urbanisme en situation d’urgence. «La créativité est un réel vecteur de solutions durables et humaines», pense-t-il.

M. Richard, quant à lui, rappelle que «ces initiatives spontanées d’architectes répondent aussi à un devoir de mémoire envers ses populations touchées par des catastrophes naturelles.» L’histoire japonaise est jalonnée de catastrophes naturelles qui ont façonné son histoire : les architectes se sont donné le devoir d’en dessiner les contours.

Reconstruction et adaptation
architecturales dans le nord-est du Japon
après le grand séisme de mars 2012
au Centre d’exposition de l’UdeM
jusqu’au 9 février

 

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