Culture

panorama de la pensée chinoise

L’exposition de peinture traditionnelle chinoise La Chine des sages en images est présentée au Carrefour des arts et des sciences de l’UdeM à l’occasion du Nouvel An chinois. Depuis le 5 février, on peut y découvrir la pensée chinoise ancienne.

L’exposition est une initiative de la peintre et professeure du Centre des études de l’Asie de l’Est (CETASE) de l’UdeM, Anna Ghiglione. Lors d’un échange professoral à l’Université de Pékin de 2012 à 2013, elle s’associe au directeur du Centre d’échanges culturels du Pont Marco Polo, situé dans le quartier des artistes de Pékin, Zhu Yinbao et au calligraphe Zhang Guanghua.

La sinologue forme ainsi l’équipe de création Zhu-Zhang-An afin de concrétiser son projet novateur : greffer à la peinture traditionnelle chinoise les écrits de Confucius et d’autres penseurs chinois de la période classique préimpériale, qui s’est terminée en 221 avant Jésus-Christ.

« La peinture traditionnelle chinoise sur rouleau comporte parfois la calligraphie d’un poème, une partie fondamentale à l’œuvre, explique Mme Ghiglione, An Wenxue de son nom d’artiste. Mais jusqu’ici, on n’avait pas vraiment pensé à intégrer des extraits de textes philosophiques.»

Aquarelles, peintures à l’encre et calligraphies sur rouleaux de soie aux tons pastel mettent en relief les textes de ces penseurs du VIe au IIIe siècle avant notre ère. Ces écrits traitent entre autres de la conscience morale, de la nature humaine, de l’art de gouverner et des mystères du cosmos. La peinture paysagère de montagnes et d’eau – le shanshui – domine les œuvres traditionnelles chinoises réalisées par les collègues de Mme Ghiglione.

Les travaux de fin de session des étudiants de Mme Ghiglione font également partie de l’exposition. Photographies, aquarelles, peintures à l’encre, calligraphies et même bandes dessinées illustrent des concepts philosophiques chinois issus des courants confucianistes, moïstes, taoïstes et légistes, ceux-là mêmes que la professeure de pensée et de philosophie chinoise antique voulait illustrer dans son exposition.

Comprendre la pensée chinoise

«Je veux rendre la pensée chinoise accessible au-delà des barrières linguistiques qui peuvent décourager les Occidentaux », explique l’organisatrice de l’exposition, Mme Guiglione.

L’exposition met en avant l’humanisme chinois, selon l’étudiante en études de l’Asie de l’Est Trinh Phan. «Les langues séparent les gens, mais les images les rassemblent, affirme-t-elle. Avec les images, des langues aussi éloignées que le français et le chinois se comprennent».

La responsable des expositions du Carrefour des arts et des sciences et détentrice d’une maîtrise en muséologie de l’UdeM, Pauline Pourailly, estime que l’exposition propose un regard différent de celui que l’on poserait spontanément sur la Chine. «C’est une esthétique qu’on connaît de vue – estampes, soie, calligraphies – mais on n’en connaît pas forcément la signification.»

Mme Ghiglione célèbre l’extrême raffinement de la Chine ainsi que la beauté du geste manuel. Elle déplore d’ailleurs que la technologie moderne soit en train de l’anéantir. La professeure souhaite que son exposition fasse redécouvrir l’importance du geste manuel dans la créativité humaine.

 

Partager cet article