« La raison principale pour laquelle nous acceptons les tournages de films sur le campus est économique », confie le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion. Les revenus générés par la location d’espaces aux productions cinématographiques pourraient varier, selon lui, entre 20 000 $ et 70 000 $ par année. Les différents pavillons de l’UdeM ont ainsi déjà eu l’occasion de se transformer tour à tour en hôpital, en salle de réunion de la CIA, en Gendarmerie royale du Canada ou encore en salle de cinéma des années 1950.
D’après les derniers tournages, les locaux les plus populaires sont l’amphithéâtre Ernest-Cormier et le hall d’honneur Roger-Gaudry. Les tarifs s’élèvent à 8 000 $ par journée de tournage dans l’amphithéâtre et 2 335 $ dans le hall d’honneur pour un réalisateur québécois, selon la tarification de location des édifices de l’Université*. Le montant augmente de moitié s’il s’agit d’un projet international. De même, les scènes tournées dans les espaces extérieurs de l’UdeM coûtent 300 $ par heure. « C’est le régisseur extérieur qui s’occupe d’obtenir les autorisations et de négocier les tarifs », explique le professeur au Département d’histoire de l’art et études cinématographiques à l’UdeM Bruno Philip. Les coûts peuvent donc varier d’un tournage à l’autre.
Les productions approchent l’Université plusieurs fois par an, et la première étape pour la Direction des immeubles est de vérifier la disponibilité des lieux. « Comme notre préoccupation première est l’enseignement, les tournages au sein du campus ne doivent en aucun cas nuire aux étudiants », précise M. Filion. Les tournages ont donc lieu principalement l’été, pendant les semaines de relâche ou les fins de semaine. Dans les 12 derniers mois, quatre films ont été tournés sur le campus ainsi qu’une quinzaine de publicités. Cet été, le réalisateur québécois Denis Villeneuve a tourné des scènes de son film Story Of Your Life dont la sortie est prévue en 2016, sur le campus de la montagne.
Un campus attirant
De nombreux travaux étudiants sont aussi tournés sur le campus chaque session. « C’est classique quand on est en cinéma de réaliser et tourner sur le campus, c’est plus facile d’accès pour nous et on a quasiment toujours l’autorisation », explique l’étudiante au baccalauréat en cinéma Maude Auberson-Lavoie. Dans les cas de projets universitaires, l’UdeM ne demande aucune compensation financière, seule la disponibilité des locaux est vérifiée par la Direction des immeubles.
« L’UdeM est une véritable œuvre du mouvement Art déco, c’est quelque chose de très intéressant pour un tournage », explique le finissant au baccalauréat en études cinématographiques Jean-Loup Pinard. Le style de l’architecte québécois Ernest Cormier attirerait beaucoup les professionnels du cinéma, qui cherchent de belles images pour leur réalisation. Le réalisateur Bernard Émond a lui aussi choisi le campus pour cette raison**.
« Il y une multitude de petits coins et de passages sur le campus, commente M. Philip. Les styles architecturaux sont différents, du classique au plus moderne, ce qui offre plein de possibilités pour un film ». Il est toutefois rare que le campus soit identifié en tant que tel. Il prend davantage d’autres formes, comme en 2002 lorsque l’acteur et réalisateur américain George Clooney a transformé, pour son film Confessions of a Dangerous Mind, le Hall d’honneur du pavillon Roger-Gaudry en siège social de la CBS à New York.
*Selon « Tarification — Location des locaux 2015-2016 »
**UdeMNouvelles, Bernard Émond lance un film tourné à l’UdeM, 17 août 2015 http://www.nouvelles.umontreal.ca/culture/cinema/20150817-bernard-emond-tourne-a-luniversite-de-montreal.html
