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L’avenir de la francophonie économique se trouve en Afrique

« Une langue doit générer de la valeur et être attrayante pour être choisie et utilisée », expose l’administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie Clément Duhaime, chargé d’animer l’activité, organisée en collaboration avec le Centre d’études et de recherches internationales (CÉRIUM) et le Centre de la francophonie des Amériques. Au centre du défi économique se trouve la mobilité des étudiants et des jeunes travailleurs.

« Le français est un véhicule pour se projeter dans le monde », lance le recteur de l’UdeM, Guy Breton. Rappelant la nécessité pour l’Université d’affirmer sa place dans le monde francophone, M. Breton estime aussi que la promotion de la langue française touche l’ensemble de la province. « Le Québec n’a pas les moyens de s’en priver, affirme-t-il. Aujourd’hui, nous pouvons et devons voir les choses en grand, car la communauté francophone croît et de nouveaux enjeux de sécurité, très sérieux, surviennent dans le monde de la francophonie, notamment après les récents attentats au Burkina Faso. » Le recteur estime notamment que les échanges économiques et universitaires permettront d’améliorer les conditions de vie des jeunes générations africaines.

 

L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) est une institution dont les membres partagent ou ont en commun la langue française. (photo : wikimedia.org)
L’Organisation internationale de la francophonie (OIF) est une institution dont les membres partagent ou ont en commun la langue française. (photo : wikimedia.org)

 

Multiplier les partenariats et la mobilité des jeunes

Cette table ronde marque un temps de réflexion entre deux Sommets de la francophonie, celui de Dakar en 2014 et celui de Madagascar en 2016. L’occasion pour les différents acteurs de faire un bilan des objectifs atteints et des nouveaux défis de la langue française. Après avoir parcouru les étapes qui ont jalonné l’histoire de la francophonie depuis les années 1960, le président du partenariat international et directeur de l’observatoire mondial des droits de l’homme, Jean-Louis Roy, rappelle l’importance du développement culturel entre les pays francophones. « Mais la concurrence linguistique, culturelle, technologique et économique qui se développe sur le continent africain oblige aujourd’hui la francophonie à changer de niveau, nuance-t-il. Il n’y a pas de francophonie si les étudiants ne peuvent pas circuler plus facilement. »

Selon l’ambassadeur du Sénégal au Canada, Ousmane Paye, les échanges entre les pays francophones du Nord et du Sud doivent toutefois être complémentaires et profiter à toutes les entités. « La francophonie économique est un espace d’opportunités pour les pays développés de profiter de la croissance démographique », estime-t-il.

L’ancien premier ministre du Québec, Jean Charest, a également souligné les avantages que représente le continent africain pour le développement de la francophonie économique. La mobilité de la main-d’œuvre constitue, selon lui, le nouvel enjeu auquel fait face le Québec. « Notre avenir dépend de notre capacité à attirer des cerveaux, des bras, de la main-d’œuvre qualifiée ou non », illustre-t-il. Cette mobilité devra aussi permettre aux jeunes talents québécois et africains de partager leurs expériences, d’après M. Charest. 

 

* Panel des conférenciers :

– La ministre de la Culture, des Communications, de la Protection et de la Promotion de la langue française dans le gouvernement québécois, Hélène David
– La ministre du Développement international et de la Francophonie dans le Conseil des ministres du Canada, Marie Claude Bibeau
– L’ancien premier ministre du Québec, Jean Charest
– Le président du Partenariat international et directeur de l’Observatoire mondial des droits de l’homme, Jean-Louis Roy
– L’ambassadeur du Sénégal au Canada, Ousmane Paye

 

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