Volume 21

La vie de certains étudiants se partagent entre la caserne et l’Université. (crédit photo : Pascal Dumont)

Garde-à-vous!

Payer ses frais de scolarité universitaires grâce à l’armée, c’est possible. Les Forces armées canadiennes (FAC) comptent de nombreux étudiants réservistes dans leurs rangs. Toutefois, cet avantage financier s’accompagne de contraintes.

Aucune donnée ne permet de déterminer le nombre d’étudiants militaires inscrits à l’UdeM. «Cela relève de la vie privée des étudiants », assure le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion. Selon le sergent Jason Salbo, 75 % des 300 à 400 réservistes recrutés dans la région de Montréal seraient étudiants au secondaire, dans des cégeps ou à l’université.

Réserviste depuis quatre ans, le lieutenant Jude Briocher compte se faire rembourser ses frais de scolarité. «Je vais faire une demande pour qu’on me rembourse une partie de mes frais de scolarité pour mon inscription en première année de sciences politiques à l’UdeM», explique le lieutenant. Il compte travailler dans les FAC ou à l’extérieur selon les perspectives d’emplois qui se présenteront après ses études. «Je travaillerai dans l’armée si je trouve une bonne opportunité ou dans le civil pour les mêmes raisons », affirme l’étudiant militaire.

Les bourses de l’armée

Les FAC comprennent deux branches : les Forces de réserve et les Forces régulières. Les militaires de la Force de réserve inscrits à un certificat ou à un diplôme dans une université, un collège ou un autre établissement d’éducation approuvé peuvent être admissibles à un remboursement de 50 % de leurs frais de scolarité, jusqu’à concurrence de 2 000 $ par année scolaire et de 8000 $ pour l’ensemble de leur scolarité.

Outre le remboursement d’une partie des frais de scolarité, les réservistes sont payés chaque fois qu’ils participent aux séances d’entrainement qui ont lieu les soirs en semaine ou en fin de semaine. Un salaire leur est également versé lors des formations de l’été qui les préparent au métier de militaire. «Chaque fois que je vais aux entrainements le mardi soir, je reçois l’équivalent d’une demi-journée de salaire, explique le lieutenant Briocher. Le samedi, c’est l’équivalent d’une journée de salaire, soit environ 131,68 $.»

Il existe aussi d’autres avantages pour les réservistes : ils ne sont pas obligés d’aller sur le terrain d’intervention des Forces canadiennes s’ils ne le souhaitent pas. Toutefois, ils peuvent signer un contrat à temps plein limité pour des missions au Canada ou à l’étranger en cas de besoin. «J’aimerais aller sur le terrain d’intervention des FAC, mais pour le moment, aucune opportunité ne se présente pour le poste de lieutenant», indique M. Briocher.

Si les étudiants s’engagent dans les Forces régulières par l’entremise du Programme d’études payées, les Forces armées canadiennes paient les frais de scolarité universitaire ou collégiale, les livres et le matériel scolaire. Ce soutien financier s’accompagne du versement d’un salaire durant le temps des études.

Le capitaine Charles Demers-Martel, au manège militaire de Côtes-des-Neiges, a bénéficié de ces avantages avec le programme de formation des officiers de la Force régulière (PFOR) dès l’âge de 17 ans. «Mes frais de scolarité du Collège militaire royal (CMR) Saint- Jean, mes uniformes, mon matériel scolaire ont été payés par le ministère de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes pendant toute la durée de mes études», certifie- t-il. Il cite aussi d’autres avantages. « Je recevais un solde mensuel, mais aussi des allocations », se rappelle-t-il. Ce solde peut augmenter au fur et à mesure des années. Un élève-officier gagne 1513 $ lors de la première année au collège militaire royal du Canada (CMR) à Kingston.

Le revers de la médaille

La vie d’étudiant militaire ne comprend pas que des avantages. Pour les étudiants ayant intégré les forces régulières, les FAC leur demandent de servir dans leurs rangs durant un certain temps après l’obtention de leur diplôme. La durée du service est calculée en fonction de la période d’études financée. Chaque mois d’études subventionnées équivaut à deux mois de service. Toutefois, les étudiants peuvent refuser ce compromis. « Si vous n’acceptez pas de servir l’armée, vous allez rembourser les frais de scolarité payés par les FAC», explique le capitaine Demers- Martel.

Les Forces régulières et les Forces de réserve se divisent en deux: les officiers et les membres du rang. Pour les Forces de réserve, il est possible de s’enrôler directement en tant que membre du rang avec le niveau de secondaire quatre. Pour devenir officier, il n’est pas nécessaire d’avoir un baccalauréat, mais le candidat doit prouver, grâce aux bonnes notes obtenues, qu’il est capable d’obtenir un diplôme de premier cycle. Un étudiant militaire des Forces de réserve peut facilement concilier études et service au manège militaire.

Pour les Forces régulières, le niveau d’études minimum demandé est le même que celui des réservistes pour être membre du rang. Par contre, pour s’enrôler directement en tant qu’officier dans les Forces régulières, il faut obligatoirement avoir un baccalauréat.

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