Des initiations qui dérangent

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Par Coraline Mathon
jeudi 5 septembre 2013
Des initiations qui dérangent
La mascotte des initiations était une poupée gonflable. (crédit photo: yanific/flickr)
La mascotte des initiations était une poupée gonflable. (crédit photo: yanific/flickr)

Les initiations défilent et ne se ressemblent pas. Pourtant, certains dérapages ternissent ce rituel de rentrée universitaire. Que ce soit à l’UdeM, à HEC ou à l’UQAM, les initiations ne font pas toujours l’unanimité au sein de la communauté étudiante.

Le 30 août dernier, des nouveaux étudiants de l’UdeM se sont vêtus de fausse peau animale et de plumes lors de leur initiation. La photo des étudiants, envoyée à la CBC, a provoqué de fortes réactions du côté de la communauté autochtone. « Nous ne sommes pas un costume d’Halloween ! », déplore l’activiste mohawk Irkar Beljaars. La Fédération des associations étudiantes du campus de l’UdeM (FAÉCUM) se dissocie de cet incident puisqu’elle explique que les thèmes d’initiation sont choisis par les associations étudiantes départementales ou facultaires et que ce qui s’y produit est entièrement de leur ressort et de leur responsabilité. La FAÉCUM propose un guide à ses associations membres pour les aider dans leur choix de thème pour leur initiation. 

Le mardi 3 septembre, c’est au tour de l’association de communication de l’UQAM qui se distingue par un dérapage. Un des défis des initiés consistait à proposer une fellation au livreur de poulet. Cette scène choqua deux femmes qui distribuaient des tracts anti-initiations. Celles-ci ont essayé de voler la poupée gonflable qui servait de mascotte lors des initiations de communication. Les deux parties ont échangé chacun leur point de vue très divergeant jusqu’à ce que le comité initiateur contacte la sécurité. À la suite de l’altercation, le comité organisateur a dû réajuster le programme de ses festivités. « Il n’y a pas eu d’échange violent, malgré quelques coups de pieds donnés aux initiateurs », déclare le responsable du comité organisateur, Renaud Martel. « On ne compte pas faire de recours, puisque l’on comprend et respecte leur point de vue. »

À la suite de cet incident, les organisateurs ont décidé de supprimer tout symbole sexuel. « Nous avons retiré d’internet tout ce qui pouvait déranger, en fonction des commentaires que nous avons reçus, affirme Renaud Martel. Le mal est fait, mais désormais on contrôle ce qui va être publié. » Les initiations en communication de l’UQAM ne sont pour autant pas terminées. Le comité organisateur est en contact avec le doyen et s’assure de la sécurité de ses initiés.