Volume 24

Les possibilités de recherche en cybercriminalité sont multiples, mais la formation n’est pas encore au point. Crédit photo : Courtoisie Geneviève Riou.

Démystifier le cyberespace

Fraudes financières, piratage, pornographie juvénile, vente de drogues, harcèlement et intimidation, autant de crimes distincts qui composent ce phénomène répandu qu’est la cybercriminalité. « C’est un acte criminel mobilisant l’outil informatique, indique l’étudiant à la maîtrise en criminologie Mathieu Guillot. C’est très large et composé de nombreuses facettes. »

Formation insuffisante

Actuellement, les étudiants en criminologie doivent fouiller dans les offres de formation pour trouver des cours ciblés et précis sur la cybercriminalité. L’UdeM offre un baccalauréat, une maîtrise et un doctorat en criminologie, en plus d’un certificat. Les cours « Criminalité informatique », « Police et sécurités transnationales » ou encore « Formes particulières de crime » sont les seuls enseignements liés à la cybercriminalité qui sont offerts. Ils sont destinés à découvrir les principales formes de criminalité informatique, mais aussi les conséquences des nouvelles technologies sur le milieu criminel. Un bon début, mais insuffisant selon l’étudiante au doctorat en criminologie Sabrina Vidal. « La cybercriminalité demeure une spécialisation et ne fait pas partie intégrante du tronc commun de criminologie », nuance-t-elle.

La compréhension de la cybercriminalité s’avère une tâche complexe avec, à la clé, peu de résultats concrets, selon le coorganisateur du colloque et chercheur au CICC, Francis Fortin. « Il faut former des étudiants qui s’intéressent à ces problématiques en liant les théories des criminologues et les aptitudes informatiques, devenues indispensables, juge-t-il. C’est un ensemble de compétences complémentaires. »

Si le professeur constate une augmentation des victimes et une croissance de la cybercriminalité, la formation en criminologie et en cybercriminalité n’est pas encore au point. Le fossé entre les cybercriminels et ceux qui cherchent à les appréhender ou à cerner le phénomène est encore trop important. « Il y a un temps de retard par rapport aux évolutions techniques, note Mathieu Guillot. Il faudrait presque être une taupe et s’infiltrer dans les communautés pour tout comprendre. »

Les possibilités de recherche demeurent assez importantes, et avec la cybercriminalité qui prend de plus en plus de place, ce n’est qu’une question de temps avant qu’une formation plus spécifique ne suive le pas.

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