«Ce mode d’organisation s’est fait de manière spontanée », explique l’étudiante au baccalauréat en anthropologie Sophie Louali, qui a participé au rassemblement le 21 novembre 2018. Elle précise que les associations étudiantes de l’UdeM et les autres membres de la communauté universitaire mobilisés se sont organisés grâce à des groupes et des conversations sur Facebook.
« L’interassociation a permis de créer des réseaux de solidarité entre les programmes pour piqueter les cours », précise l’étudiante en maîtrise de travail social, Lise**. Elle ajoute que si l’organisation n’est pas structurée, elle se fait de manière réactive et naturelle. « On n’a pas de tête dirigeante ou de personne à contacter, indique l’étudiante. C’est ce qui fait la force du mouvement. Il va falloir réfléchir prochainement à un nouveau mode d’organisation pour permettre sa pérennité. »
Une présence en retrait
En l’absence de la FAÉCUM, qui n’a pas participé à la structuration du mouvement de grève, les associations se sont organisées entre elles. « La FAÉCUM est dans une approche conciliatrice plutôt que revendicatrice », assure Sophie qui est également active au sein de l’Association étudiante en anthropologie de l’UdeM (AÉAUM).
Le secrétaire général de la FAÉCUM, Matis Allali précise que la FAÉCUM étant une fédération, elle n’a pas le pouvoir de déclencher des grèves, « Ce sont nos associations étudiantes de programme qui ont leur complète indépendance », dit-il. Matis explique également avoir aidé les associations mandatées durant la grève. « Quand nos associations de programme membres nous demandent du soutien, c’est certain que nous allons les soutenir et les outiller », précise-t-il.
Manifester sa solidarité
Selon le coordonnateur de l’Association des étudiants en philosophie de l’UdeM (ADÉPUM), membre de l’interassociation, Félix-Antoine Gélineau, la plupart des associations mobilisées n’ont pas de stage obligatoire dans leur programme. Elles ont néanmoins voté en assemblée générale la grève en soutien aux étudiants stagiaires.
Félix-Antoine explique que l’Association des étudiants en travail social (AÉSSUM) est la seule directement concernée par l’absence de rémunération des stages, parmi les membres de l’interassociation. « Il n’y a pas de stage à proprement parler en philosophie, affirme celui qui est également étudiant à la maîtrise en philosophie. La grève s’est faite par appui et par solidarité avant tout. »
Sophie évoque un point de vue similaire. « Notre association [l’AÉAUM] a voté la grève en assemblée générale par solidarité avec les autres », explique l’étudiante, dont le programme ne requiert pas de stage obligatoire.
Selon Lise, des ateliers d’information seront organisés par un comité mis en place par les étudiants impliqués dans le mouvement, durant les prochaines semaines.
* Selon les estimations de Quartier Libre ** L’étudiante désire témoigner anonymement pour éviter d’être stigmatisée par ses professeurs.