Dans le cadre du 375e anniversaire de la ville de Montréal, la compagnie Téo Taxi compte attirer les regards en modifiant l’apparence de 12 de ses véhicules pour célébrer les différents mois de l’année. Le mandat d’élaborer cette stratégie publicitaire, en respectant des objectifs précis présentés par les dirigeants marketing de l’entreprise, a été confié aux étudiants du cours Éléments de publicité. « De la création des textes jusqu’aux outils médiatiques, en passant par le budget, les étudiants créent une vraie stratégie publicitaire à partir de ce qu’ils ont appris en classe, confirme le chargé de cours Richard Leclerc. Ça en devient le travail final, et ils doivent ultimement convaincre les dirigeants de Téo Taxi de choisir leur projet. »
Ce projet est entièrement à l’initiative de l’enseignant qui répète, chaque session, ce procédé avec différentes entreprises depuis près de 30 ans. « Généralement, je fais affaire avec des organismes à caractère sociaux, on a notamment collaboré avec la Fondation du Dr Julien ou Amnistie internationale, rappelle M. Leclerc. Téo Taxi cherchait un projet complètement montréalais pour le 375e. Collaborer avec des étudiants de l’UdeM tombait donc sous le sens. »
Sortir de sa zone de confort
Selon l’étudiante au baccalauréat en sciences de la communication Laurence Rochon-Bourassa qui participe au cours, ce genre de projet sort inévitablement les étudiants de leur zone de confort. « Nous ne sommes pas une agence de publicité dont l’horaire complet tourne autour d’un seul travail, note-t-elle. Mais ça demeure très pertinent de faire une campagne pour un client concret, il n’y a pas grand-chose de plus formateur dans un cadre scolaire. »
Les étudiants sont moins habitués à des travaux aussi pratiques, et une période d’adaptation est nécessaire. « Ce travail était vraiment plus précis, à un point tel que les idées avaient plus de difficultés à sortir qu’à l’habitude, juge l’étudiante au baccalauréat en sciences de la communication Violeta Alonso-Majagranzas. Mais c’est ce type de problème que nous allons retrouver dans le quotidien d’un emploi en publicité, ça permet de nous y préparer. »
Pour le Département de communication de l’UdeM, la collaboration avec une entreprise privée est bien connue et est même encouragée, tant qu’elle demeure éthique et éducative. « Ce n’est pas quelque chose qui se fait beaucoup ici, mais on sait que cela favorise l’apprentissage, notamment dans les programmes de publicité ou de relations publiques, note le directeur du Département de communication, Thierry Bardini. On a plusieurs enseignants qui sont surtout théoriques, c’est bien de voir des projets plus pratiques comme celui-ci. »
La chance au coureur
La compagnie Téo Taxi n’offre aucune assurance qu’elle ira de l’avant avec l’un des projets présentés, mais tout demeure possible. « Environ un projet sur trois se concrétise en vraie campagne publicitaire, juge Richard Leclerc. Tout de même, on sent les étudiants bien plus motivés lorsqu’ils font un travail non seulement pour une note, mais potentiellement pour un emploi. »
Qu’ils gagnent le concours ou non, les étudiants du cours Éléments de publicité peuvent à tout le moins avoir un avant-goût du monde publicitaire et étoffer leur portfolio. Une expérience que Laurence affirme avoir appréciée, notamment en raison de la pression de performance causée par la présence d’un client potentiel au sein du jury de présentation.