Warwick : une incursion dans la tête des militaires

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Par Dominique Cambron Goulet
lundi 4 février 2013
Warwick : une incursion dans la tête des militaires
Les comédiens Rémy Ouellet et David Strasbourg campent les rôles du Caporal Jonathan Hamel et du Soldat Hubert Fontaine (Photo: Swann Bertolin)
Les comédiens Rémy Ouellet et David Strasbourg campent les rôles du Caporal Jonathan Hamel et du Soldat Hubert Fontaine (Photo: Swann Bertolin)

Des finissants de l’École de théâtre du Cégep de Ste-Hyacinthe font le saut dans l’arène du théâtre professionnel alors qu’ils présentent Warwick à la Salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier jusqu’au 16 février.

La pièce Warwick, écrite par Jean-Philippe Baril Guérard, a d’abord été créée à l’automne 2011 lorsque les onze comédiens étaient encore à l’école. Pourtant, le sujet traité est loin d’être enfantin ou léger.

Le soldat Hubert Fontaine revient dans son village natal de Warwick après avoir perdu l’usage de ses jambes pendant son service en Afghanistan. En plus d’être confronté à son infirmité, il doit faire face à la dure réalité du retour à la maison.

Le texte de Warwick est non-seulement porteur d’une critique de l’engagement canadien en Afghanistan, mais également une réflexion sur la santé mentale des militaires. L’auteur questionne le soutien psychologique fourni par l’armée canadienne à ses soldats et souligne la fragilité émotive de ceux-ci.

La mise en scène de Michel-Maxime Legault réussit à mettre en valeur le texte et les comédiens. Les scènes qui se déroulent dans une voiture sont particulièrement bien pensées sur le plan scénique et bien exécutées par les comédiens.

Malgré que les comédiens aient peu d’expérience, les accrocs sont peu nombreux et le jeu de la majorité d’entre-eux est assez fluide. On soulignera le travail de David Strasbourg dans le rôle du soldat Hubert Fontaine. Il réussit à transmettre les émotions  tout en étant en chaise roulante.

Olivier Courtois, dans le rôle de Jay, joue également très bien son personnage d’éternel adolescent un peu niais. Un des points négatifs de Warwick se trouve sur le plan sonore. Dans certains passages, les comédiens crient tous en même temps différentes textes. Ceci donne un volume sonore trop élevé pour une petite salle comme Fred-Barry et agresse quelque peu le spectateur.

Somme toute, la pièce Warwick offre une excellente soirée de théâtre et amène le spectateur à se questionner sur une réalité de la guerre souvent occultée.

Warwick

Une production de L’Escadron Création

Jusqu’au 16 février

Théâtre Denise-Pelletier

4353, rue Ste-Catherine Est