Vue sur toits, DJ Frigid

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Par Clementine.Roussel
mercredi 29 septembre 2010
Vue sur toits, DJ Frigid

Rencontre lunaire avec DJ Frigid, au dernier étage de son immeuble. Face à moi, une terrasse piscine. Derrière moi, une vue panoramique sur le centre-ville de Montréal. Des voisins qui jouent au billard sur la mezzanine. Un air de musique classique en toile de fond. Et Frigid, devant moi, détendu, souriant, et drôle. C’est d’un ton révolté qu’il commence à répondre à l’interview sur ces quelques mots : «La musique est partout, qu’on soit dans l’autobus ou à l’épicerie, on est tellement entouré par la musique qu’on ne se rend pas compte de l’importance qu’elle a. »

« Y’aurait plus de musique nulle part pendant une semaine, le monde je pense qu’il pèterait sa coche. »

Quartier Libre : Pourquoi avoir décidé de vous appeler DJ Frigid ?

DJ Frigid : C’est un prénom fort, court et bilingue qui va avec mon côté androgyne. Il n’y avait pas de meilleur prénom pour décrire ma musique.

Q.L. : Quelle est votre définition de l’électro clash ?

DJ.F. : C’est de l’électro alternatif qui est composé comme du rock.

Q.L. : Comment définissez-vous votre musique ?

DJ.F. : Ma musique est entre l’alternatif, l’électro et le blues. Certaines chansons de mon nouvel album Violence of the Heart ont un caractère minimaliste et peuvent aussi avoir des connotations psychédéliques.

Q.L. : Quelles sont vos inspirations artistiques ?

DJ.F. : J’en ai beaucoup : la vie, la mort, toutes mes expériences de vie en général ainsi que les films et la musique des autres. Je fais beaucoup de métaphores sur l’humanité et sur l’environnement dans mon nouvel album.

Q.L. : Comment décririez-vous votre processus créatif ?

DJ.F.: Je fais beaucoup de recherche, j’achète beaucoup de CD. Quand je sais que les gens vont danser sur une chanson, même si je ne l’aime pas trop, je la télécharge pour la faire jouer après.

Q.L. : La plupart de vos chansons sont en anglais. Pour quelles raisons ?

DJ.F. : J’écris en français pour des chansons très intimistes et poétiques alors que le côté anglophone donne le caractère rock et cru de mes chansons.

Q.L. : L’enregistrement de votre premier album Bedroom Sessions s’est fait intégralement dans votre chambre. Quelles sont vos méthodes de production et d’enregistrement ?

DJ.F. : Mes méthodes d’enregistrement sont les mêmes depuis 10 ans : toujours dans ma chambre ! Je préfère enregistrer dans ma chambre, quand je le sens, et sur le vif. L’émotion est plus importante que la note.

Q.L. : En 2006, vous étiez à la recherche d’un agent. En avez-vous trouvé un depuis ? Comment vous occupez-vous depuis 10 ans de la promotion de vos albums et de l’organisation de vos shows ?

DJ.F. : Je ne cherche plus d’agent, c’est comme l’amour, j’ai arrêté. Mais je suis toujours ouvert à ce que quelqu’un m’aide. C’est plus le bouche à oreille qui me permet de trouver de nouveaux shows. Je ne fais aucune démarche, on m’appelle ou on m’envoie un courriel.

Q.L. : Comment décririez-vous la scène culturelle montréalaise ?

DJ.F. : Il y a énormément d’artistes incroyables à Montréal mais très peu de gens pour les financer. Avant, la vie était moins chère à Montréal et les gens pouvaient travailler à temps partiel pour se concentrer sur leurs talents.

Q.L. : Vous avez sidéré les Parisiens lors des très sélectes soirées Panik. Aimez-vous mixer à l’étranger ?

DJ.F. : Être engagé à l’étranger c’est toujours exotique, pour le privilège, pour toi. Il y a un sentiment de liberté que tu n’as pas quand tu es dans ta ville.

Q.L. : Que pensez-vous du téléchargement illégal ? En tant qu’artiste, comment abordez-vous le sujet ?

DJ.F. : C’est un bon moyen de se faire connaître car tout le monde peut avoir accès à ta musique. Mais les gens pensent maintenant que la musique est gratuite alors que si vous voulez que les groupes continuent à jouer de la musique, il faut que les artistes puissent financer leur travail.

Q.L. : Quels sont vos projets futurs ?

DJ.F. : Mon album, mes shows, et à très long terme, créer un genre de performance multidisciplinaire entre ma musique et la danse.

DJ frigid jouera à la Porte Rouge le 3 et le 10 octobre, et au Saloon Bistro le 13 octobre.

 

http://www.myspace.com/djfrigid

RECOMMANDATIONS DE DJ FRIGID À MONTRÉAL :

BAR BRANCHÉS/DISJONCTÉS:

 

Belmont, Burgundy Lion, l’Escogriffe, La Rockette.

SORTIE CULTURELLE:

 

S.A.T

(Société des arts technologiques)

DISQUAIRE:

Atom Heart – bons connaisseurs en indie et électro rock, approche personnalisée

DESIGNERS:

Philippe Dubuc et Denis Gagnon

CD DU MOMENT:

Unkle – Where Did the Night Fall