Vox Pop – Crise climatique : anxiété, espoir et impuissance

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Par Emmalie Ruest
mercredi 23 novembre 2022
Vox Pop - Crise climatique : anxiété, espoir et impuissance
Swane Lebrun (à gauche) et Inès Tromeur (à droite). Crédit photo : Juliette Diallo
Swane Lebrun (à gauche) et Inès Tromeur (à droite). Crédit photo : Juliette Diallo
Au moment où sort ce numéro de novembre, se déroule la Conférence de Charm el-Cheikh de 2022 sur les changements climatiques (COP27). La Convention sur la diversité biologique (COP15) aura pour sa part lieu le mois prochain à Montréal. En cette période cruciale, que ressentent les étudiant·e·s face aux changements climatiques ? Quartier Libre s’est rendu au Complexe des sciences du campus MIL pour laisser la parole à des étudiant·e·s dont les programmes sont susceptibles d’aborder ces enjeux.

Crédit photo : Juliette Diallo

 

« Je trouve qu’on en parle à grande échelle, mais c’est difficile de se sentir concerné quand on ne sait pas nécessairement ce que nous, on pourrait faire concrètement. Oui, on peut faire du recyclage et des affaires comme ça, mais concrètement, qu’est-ce qu’on peut faire pour avoir un plus grand impact ? […] Je ne vis pas de l’écoanxiété, mais c’est sûr que je sais que c’est un enjeu. » Nephtaël Philippe, étudiante en troisième année au baccalauréat en sciences infirmières

« Je sais qu’on est en train de franchir des étapes importantes qui sont peut-être irréversibles, et on ne pourra pas vraiment rattraper nos erreurs de maintenant. En ce moment, on en parle, ça me fait un peu stresser, mais dans deux heures, je vais juste penser à mon examen, puis je vais passer à autre chose […]. Je n’ai pas l’impression que j’ai un pouvoir si important que ça. Je pense qu’à cause de ça, ça me sort souvent de la tête. » Yasmim Da Silva, étudiante en troisième année au baccalauréat en neuroscience cognitive

« J’essaie de ne pas trop lire à ce sujet, parce que ça me rend anxieuse. Je connais les conséquences, je suis au courant, j’essaie de changer mes habitudes et tout, mais ça me rend anxieuse. » Lara Kmeyha*, étudiante en première année au baccalauréat en sciences biologiques

Matteo Cardoso – Crédit photo : Juliette Diallo

 

« Je ne suis pas une personne anxieuse. S’il y a quelque chose qui ne va pas, j’essaie de faire quelque chose en ce sens. En tant que scientifique, concrètement, j’essaie de travailler sur le plastique recyclable. C’est plus une volonté de changer quelque chose qu’une angoisse. » Matteo Cardoso, étudiant en première année au doctorat en chimie

Swane Lebrun (à gauche) et Inès Tromeur (à droite). Crédit photo : Juliette Diallo

 

« Je vis peu d’écoanxiété, parce que je me dis qu’il y a plus de gens qui bougent ici, à Montréal, qu’ailleurs. C’est ça qui me rassure énormément […]. Personnellement, je ne sais pas si je veux avoir des enfants, parce que j’ai vécu dans un bon environnement et je me dis : « Dans 20 ou 30 ans, est-ce qu’ils vont vivre dans le même environnement ? » Je ne sais pas, et du coup, je n’ai pas envie de leur faire vivre ça. » Swane Lebrun, étudiante en première année à la mineure en sciences biologiques

« Je suis devenue désensibilisée à toutes les nouvelles sur ce sujet. À la fin, on devient habitué alors qu’on ne devrait pas, parce que c’est quelque chose d’horrible qui va impacter plein de générations. » Inès Tromeur, étudiante en deuxième année au baccalauréat en microbiologie et immunologie

« Moi aussi, ça me rend anxieuse […]. Je suis au courant, par exemple, que les ouragans qui arrivent en ce moment, ça vient de ça. J’essaie de m’informer sur des options qui pourraient faire que je sois plus écolo […], mais c’est frustrant, parce que je sens que je ne peux rien faire de plus. » Alejandra Maya*, étudiante en première année au baccalauréat en sciences biologiques

Matiss Lanoie – Crédit photo : Juliette Diallo

 

« Ça m’a angoissé beaucoup par le passé, parce que c’est un peu alarmant […]. Avec les dernières élections, tu remarques que ce n’est pas la priorité de la plupart des personnes, donc tu ne peux pas laisser ça nuire à ta vie de tous les jours. Tu peux faire des efforts de ton côté, mais il ne faut pas que ce soit le point central de ta vie. » Matiss Lanoie, étudiant en première année au baccalauréat en sciences biologiques

« Ce qui est rassurant, c’est de se dire que notre génération s’en préoccupe de plus en plus, et que finalement, ça devient un sujet de société hyper important, alors que ça ne l’était pas forcément avant […]. » Camille Morin*, étudiante en première année au baccalauréat en sciences biologiques

* Ces étudiantes n’ont pas souhaité apparaître en photo dans l’article.

POURQUOI DEUX COP ?

COP est l’acronyme de l’expression « Conference of the Parties », traduite par « Conférence des Parties » en français. Les COP sont des événements organisés par l’Organisation des Nations unies, qui « regroupent les États, des organisations régionales et des acteurs non étatiques* » sur deux thèmes différents : les changements climatiques dans le cas de la COP27, qui a lieu en Égypte du 6 au 18 novembre, et la diversité biologique dans celui de la COP15, qui se tiendra à Montréal du 7 au 19 décembre. Cette dernière devait se dérouler dans la ville de Kunming, en Chine, en 2021, mais a été reportée au Canada en 2022 en raison des restrictions sanitaires liées à la COVID-192. La Chine en conserve toutefois la présidence. De plus, une COP15 sur le thème de la désertification et de la sécheresse s’est aussi tenue en mai dernier en Côte-d’Ivoire.

*Nations Unies. COP15, COP26 : pourquoi deux COP ?, 12 octobre 2021, [https://unric.org/fr/cop15-cop26-pourquoi-deux-cop/] (24 octobre 2022).
**LANDON, Vincent. « What is COP15 and how does it differ to COP27 ? », Zurich magazine, octobre 2022, [https://www.zurich.com/en/media/magazine/2022/what-is-cop15-and-how-does-it-differ-to-cop27] (24 octobre 2022)