Vivre de la musique

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Par Étienne Robidoux
mercredi 31 janvier 2018
Vivre de la musique
Photo : pixnio.com
Photo : pixnio.com
En musique, comme dans d’autres domaines artistiques, les demandes de subventions auprès des organisations et la mise en marché de l’artiste peuvent être des processus laborieux pour certains. Le cours Le métier du musicien est offert à la Faculté de musique, dans le but d’aiguiller les étudiants dans leurs parcours et de les initier à la recherche de financement.
Le projet n’est souvent pas assez construit dans la tête des jeunes musiciens pour être prêt à atteindre le stade des demandes de subvention
Mathieu Lussier, Professeur à la Faculté de musique de l’UdeM

« C’est un des rares cours, sinon le seul, qui ne se concentre pas sur le côté artistique de la musique, expose l’ancien étudiant au baccalauréat en interprétation Louis-Philippe Bonin, qui a suivi le cours en 2012. Ce n’est pas un cours sur l’histoire ou l’analyse, mais plutôt sur la manière de se mettre en marché, comment faire un CV et monter un dossier de presse. »

D’après le professeur honoraire Robert Leroux, qui a donné ce cours pendant huit ans, il est difficile pour un étudiant sortant d’obtenir des subventions. Il considère néanmoins que des ressources et des moyens existent. « J’apprenais aux étudiants comment décrire un projet et quels étaient les critères généralement recherchés par les jurys lors des demandes de subventions », raconte celui qui a été membre de comités de sélection d’organismes subventionnaires à plusieurs reprises. « Il y a des programmes spécifiques pour les artistes dits émergents ou de la relève, sur lesquels on a porté une attention particulière dans le cours », poursuit l’ancien enseignant.

Traiter davantage des subventions

Bien qu’il considère le cours Le métier du musicien comme une belle initiative pour enseigner la mise en marché aux étudiants, le diplômé de 2016 de la maitrise en composition Pascal Germain-Berardi trouve que c’est trop peu de temps consacré à un aspect aussi important. « La formation à l’Université est surtout basée sur la performance, mais pas sur comment gérer notre temps, nos contacts et notre budget, considérant que notre source de revenus est très instable », prétend celui qui a suivi le cours pendant son baccalauréat.

Étant donné que les perspectives de carrière des étudiants sont variées, Pascal est d’avis que ceux-ci devraient être davantage assistés dans la définition de leurs objectifs. « C’est important d’amener les musiciens à verbaliser ce qu’ils veulent faire, soulignetil. Il peut y avoir, par exemple, des chanteurs qui aspirent à une carrière professionnelle, d’autres qui voudraient enseigner dans des cégeps ou encore avoir une place dans un chœur professionnel. »

Restructuration du cours

C’est justement sur ce dernier aspect que le nouveau professeur du cours, Mathieu Lussier, veut miser. Pendant la session, il souhaite amener ses étudiants à préciser leurs objectifs pour mieux se préparer et ainsi se distinguer des autres. « Le problème se situe moins au niveau des subventions, à mon avis, qu’au fait que le projet n’est souvent pas assez construit dans la tête des jeunes musiciens pour être prêt à atteindre le stade des demandes de subvention », croit-il.

Alors que l’ancienne version du cours était axée sur la manière de monter un projet et de construire un plan d’affaires, M. Lussier planifie de donner moins de matière et d’offrir davantage de réflexions. « Je veux outiller les étudiants pour que, lorsqu’ils sortent de mon cours, ils aient une bio bien construite, un CV professionnel, et qu’ils aient travaillé leurs techniques d’approche, insistetil. Je veux vraiment axer le cours sur la pratique. » Diverses personnalités du milieu de la musique rendront également visite aux étudiants à chaque séance.

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