Société

Virage vers Bluesky, l’alternative à X

La plateforme américaine Bluesky a annoncé jeudi dernier avoir récolté un million de nouveaux·elles utilisateur·rice·s en une seule journée. Cette soudaine vague d’inscriptions s’interprète comme une volonté des internautes de trouver une alternative à X.

« C’est officiel — 1 000 000 de personnes ont rejoint Bluesky au cours de la dernière journée ! Bienvenue et merci d’être ici », a déclaré le réseau social Bluesky dans une publication sur sa propre plateforme, ainsi que sur X (anciennement Twitter), le jeudi 14 novembre dernier.

Cet engouement pour Bluesky naît dans un contexte bien particulier : celui de la réélection de Donald Trump à la présidence américaine et de la nomination d’Elon Musk à la tête d’une nouvelle « Commission à l’efficacité gouvernementale » au sein de son futur gouvernement.

Le rachat de X par Elon Musk en octobre 2022 avait déjà refroidi de nombreux·ses utilisateur·rice·s du réseau social, explique le professeur au Département de communication sociale et publique à l’UQAM Camille Alloing dans le cadre d’une entrevue avec Le Devoir. Selon lui, le manque de modération et le retour de comptes bannis en raison de leurs propos extrémistes créent un sentiment d’insécurité chez les internautes, ce qui les pousse à fuir le réseau social.

Le quotidien britannique The Guardian a d’ailleurs annoncé mercredi dernier ne plus publier de contenu sur son compte X, considérant que la plateforme est devenue une tribune pour le racisme et les théories complotistes d’extrême droite.

La plateforme Bluesky

Le réseau social Bluesky, ouvert au grand public en février dernier après plus d’un an en accès limité sur invitation seulement, résulte de l’initiative du cofondateur de Twitter Jack Dorsey.

La plateforme fonctionne comme X : l’interface est quasiment identique, les publications comptent 300 caractères maximum et le système de republication, de commentaires et de mentions « j’aime » est le même.

Toutefois, le réseau social se veut « ouvert » et « décentralisé ». Autrement dit, son fonctionnement et sa gouvernance ne sont pas assurés par une seule entité, mais par un ensemble d’utilisateur·rice·s. De plus, Bluesky se base sur un système appelé AT Protocol, qui permet de rendre son code entièrement accessible au grand public, aussi appelé open source.

Pour l’heure, Bluesky compte environ 19,5 millions d’utilisateur·rice·s. Ce nombre reste bien inférieur aux 200 millions de personnes inscrites sur Threads, la plateforme de Meta lancée le 5 juillet 2023.

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