Vers une plateforme musicale québécoise ?

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Par Élom Defly
jeudi 14 novembre 2013
Vers une plateforme musicale québécoise ?
La chroniqueuse Élodie Gagnon - anciennement de Bande à Part - anime la discussion au Forum des musiques émergentes et indépendantes du Québec. (Crédit photo: Elom Defly)
La chroniqueuse Élodie Gagnon - anciennement de Bande à Part - anime la discussion au Forum des musiques émergentes et indépendantes du Québec. (Crédit photo: Elom Defly)

Bandcamp, Deezer et iTunes sont des plateformes numériques étrangères qu’utilisent les artistes de la scène émergente québécoise pour diffuser leur musique. Dans le cadre du Forum des musiques émergentes et indépendantes du Québec, des acteurs du milieu se sont réunis pour discuter de la création d’une option locale pour faire concurrence à ces plateformes.

« Est-ce que ça vaut la peine d’avoir un outil numérique québécois ? » a demandé d’entrée de jeu l’animatrice du forum, Élodie Gagnon. Dans la trentaine de participants, les opinions étaient divergentes.

« Développer un outil québécois, c’est s’empêcher de développer nos produits à l’international », croit le membre du groupe de promotion d’artistes QuebecPunkScene.net Patrick Labbé. Puisque la plupart des auteurs-compositeurs veulent rayonner à l’étranger, il estime qu’il faut au contraire apprendre à utiliser les outils existants.

Patrice Caron de l’Association de la musique indépendante du Québec ne partage pas ce point de vue. « Je ne vois pas l’intérêt qu’un Mister Valaire, par exemple, soit sur le marché international; c’est un produit local, constate-t-il. C’est ridicule de demander des subventions pour qu’une compagnie étrangère engrange la majorité des profits. » M. Caron affirme que, personnellement, il n’achète jamais de musique sur iTunes.

Il existe présentement des sites locaux comme zik.ca et postedecoute.ca. Mais, ces plateformes ne semblent pas convaincre les participants au forum. Ils ont rappelé que zik.ca était cinq fois plus cher que Deezer, en plus d’offrir moins de visibilité et d’être moins convivial. « Si ces sites continuent d’exister, c’est qu’ils sont viables quelque part, croit M. Caron. Ce n’est pas pour rien que Deezer s’intéresse de plus en plus au Québec; au bout du compte, on sera des locataires dans notre propre industrie. »

La télé à la rescousse

Les intervenants croient que les artistes indépendants manquent plus de visibilité que d’une énième plateforme. « Après le passage de Karim Ouellet  à Tout le monde en parle, ses ventes ont quasiment triplé », souligne un intervenant.

Ils comptent sur les personnalités de la télévision pour remédier au problème. « Si Véronique Cloutier fait le top 50 de ce qu’elle écoute et qu’en haut il y a Lady Gaga et qu’à la fin il y a un artiste indépendant québécois, c’est déjà une visibilité de gagnée », croit Patrice Caron.

Le Forum des musiques émergentes et indépendantes du Québec est organisé par l’Association de la musique indépendante du Québec (AMIQ) et la Société professionnelle des auteurs et des compositeurs du Québec (SPACQ).