Les candidats à la mairie Denis Coderre, Mélanie Joly, Marcel Côté et le maire de l’arrondissement Rosemont-Petite-Patrie, François Croteau (en remplacement de Richard Bergeron), se sont engagés à faire de Montréal une métropole culturelle de référence en Amérique du Nord. Hier soir, devant une salle comble au Club Soda, les aspirants-maires ont exposé leurs propositions pour séduire les électeurs.
S’il prend le pouvoir à l’issue des élections municipales, Denis Coderre promet de faire de Montréal une ville intelligente. « Je parle ici d’un réseau numérique en terme de bibliothèques et de maisons de la culture, explique-t-il. La ville intelligente inclut des abribus transformés en vitrines numériques, le développement des musées virtuels et le déploiement d’un réseau WiFi pour qu’on puisse se connecter partout dans la Ville. »
M. Coderre a insisté sur l’importance de développer l’art urbain et l’art souterrain, de promouvoir la diversité culturelle et de s’investir dans les arrondissements sans faire de propositions concrètes.
La candidate Mélanie Joly a, quant à elle, présenté son projet culturel en plusieurs points précis, le premier étant de nommer un conservateur en chef de l’art à Montréal. Il aura pour mission de veiller à la planification et la mise en valeur de l’art virtuel et de l’art vivant dans la Ville. Mme Joly souhaite aussi mettre en place un système rapide par bus (SRB) pour unir l’est à l’ouest afin de faciliter le déplacement dans la métropole. « Chacune des gares de ce SRB deviendra un lieu où on pourra mettre en valeur les œuvres des créateurs montréalais », promet-elle.
Parmi les propositions de Mme Joly, deux ont particulièrement retenu l’attention. Elle veut utiliser le silo n° 5, un bâtiment du Vieux-Port de Montréal, pour stimuler la contribution citoyenne à la culture. « Nous allons faire de la surface du silo un YouTube format géant où seront diffusées les vidéos non seulement des artistes, mais aussi celles de tout citoyen montréalais », soutient-elle. Finalement, Mélanie Joly désire créer WikiMontréal, plateforme sur laquelle seront présentées toutes les initiatives artistiques et communautaires de la Ville.
Vision économique et sociale
Au cours de son intervention, l’aspirant-maire Marcel Côté a mis l’accent sur l’importance d’introduire la culture dans les quartiers et dans les établissements, comme les centres jeunesse, les écoles et les foyers pour personnes âgées.
« Une ville sans culture est une ville sans âme », affirme-t-il. C’est la raison pour laquelle, s’il est élu maire, il obligera tous les arrondissements à se doter de leurs propres politiques culturelles qui stimuleront la participation des citoyens à la vie artistique de leur quartier.
Le candidat Marcel Côté a aussi martelé sa volonté d’internationaliser la culture montréalaise. « Il faut développer l’image de marque de Montréal, que ce soit dans le théâtre, la danse ou les jeux vidéos, déclare-t-il. Montréal doit être une grande ville à l’instar de Berlin et de Barcelone. »
En remplacement de Richard Bergeron, qui vit le deuil de sa mère, François Croteau s’est intéressé, lui, à la précarité dans le milieu artistique. « Les artistes qui travaillent présentement à Montréal ont un revenu annuel de 24 600 dollars, déplore-t-il. Ce n’est que 40 % du revenu annuel moyen d’un travailleur, la précarité est donc un vrai fléau à combattre. »
M. Croteau estime également que les artistes manquent de lieux de création à Montréal. C’est pourquoi son équipe s’engage à mettre en place un million de pieds carrés en ateliers artistiques pour éviter l’expulsion souvent récurrente des artistes de leur lieu de travail.
Le financement
L’un des objectifs de Culture Montréal en organisant cet événement est d’inciter les candidats à prendre l’engagement d’augmenter progressivement le budget du Conseil des arts de Montréal pour atteindre 20 millions de dollars d’ici 2017.
Seul François Croteau a pris cet engagement. Marcel Côté, quant à lui, promet une augmentation de 10 % du budget du Conseil des arts chaque année, alors que Mélanie Joly situe son augmentation entre 15 et 17 millions de dollars d’ici quatre ans. Denis Coderre n’a rien promis, sinon de continuer à payer les 500 000 dollars que l’administration municipale verse annuellement à l’organisme.
S’il y a un sujet sur lequel tous les candidats sont d’accord, c’est de faire du 375e anniversaire de Montréal non seulement une grande fête, mais surtout un important legs culturel à la Ville.