Société-Monde

Droits de scolarité, vers la gratuité ?

«Il est inconcevable qu’aujourd’hui, les étudiants payent différents montants pour la même éducation selon leur province, s’indigne la présidente nationale de la FCÉÉ, Bilan Arte. Nous demandons la mise en œuvre d’une loi fédérale pour l’éducation postsecondaire, comme la Loi canadienne sur la santé, afin d’avoir un standard d’accessibilité partout dans le pays. »

L’association pancanadienne représente 650 000 étudiants de niveau collégial et universitaire. Début février, elle a publié l’article Éliminer les droits de scolarité et les frais obligatoires pour l’éducation postsecondaire pour permettre le financement public de l’enseignement supérieur au Canada. Elle estime que la participation fédérale a diminué de 2,4 milliards de dollars, par rapport à 1992-1993 et que les coûts ont été assumés par les étudiants.

Alors que le budget fédéral 2016 est en préparation, la FCÉÉ organise des rencontres avec les politiciens. Elle a identifié les éléments pouvant contribuer à l’élaboration d’une loi sur une éducation postsecondaire gratuite. « Nous demandons au gouvernement de réaffecter l’argent de programmes inefficaces, comme le régime enregistré d’épargne-études, expose Mme Arte. Cela reviendrait à un réinvestissement de 3,3 milliards de dollars pour le premier cycle sous forme de transfert annuel aux provinces. »

La Fédération estime qu’une loi nationale, prenant en compte les différences entre chaque province, permettrait de subventionner l’éducation. « On aimerait avoir un système dans lequel les coûts liés à une éducation postsecondaire gratuite sont financés à 50 % par le gouvernement fédéral et à 50 % par le gouvernement provincial », souligne la présidente.

Les étudiants étrangers ne sont toutefois pas compris dans le lot. « Actuellement, nos revendications ne concernent que les étudiants canadiens, affirme Mme Arte. Toutefois, lorsque l’on se compare à des systèmes d’études à l’international, comme le système norvégien quasi gratuit pour les étudiants étrangers, on se rend compte qu’il est possible que ce soit le cas chez nous aussi. »

Lors de sa campagne, le premier ministre Justin Trudeau avait aussi promis de réduire l’endettement des étudiants en augmentant de 750 millions de dollars par an le niveau de bourses non remboursables octroyées aux étudiants, ainsi qu’en reportant le remboursement des prêts jusqu’à l’obtention d’un salaire annuel de 25 000 $.

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