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Le propriétaire de Posher, Sean Yang, a une entente avec l'AEHEC.

Vendre son image

En naviguant sur la page Facebook de l’Association des étudiants de HEC Montréal (AEHEC), entre deux invitations à des évènements de réseautage, l’œil se laisse happer par des photographies de plats japonais. On y trouve, accompagnant le cliché, un rabais pour les étudiants. La promotion de ces repas sur les réseaux de l’AEHEC fait partie d’une stratégie de visibilité du restaurant Posher, situé sur le chemin de la Côte-des-Neiges. « Nous voulons faire connaître notre restaurant, qui a ouvert récemment », explique le propriétaire du restaurant, Sean Yang. Parmi la panoplie d’associations étudiantes, il a choisi de s’entendre avec l’AEHEC, car elle correspond, selon lui, à l’ambiance du restaurant, propice à la communication et au réseautage pour les affaires.

Les partenariats avec les entreprises représentent 17 % du budget total de l’AEHEC, ce qui inclut le volet de diffusion sur ces réseaux. « Le fait de promouvoir des contenus sur nos pages est de plus en plus récurrent et demandé », précise le vice-président aux communications de l’Association et étudiant au baccalauréat en administration des affaires, Paul Varlet. En plus du restaurant Posher, l’Association compte notamment des partenariats avec New Look et Busbud. Les publications prennent le plus souvent la forme de promotions avec des codes de réduction. « Ces entreprises recherchent de la visibilité et à atteindre les étudiants facilement, poursuit Paul. De notre côté, on cherche à diversifier l’offre des services pour nos étudiants et à leur donner des avantages. »

Visibilité pour les entreprises

Les publications sur les réseaux d’associations étudiantes sont un énième moyen de consolider des objectifs marketing ou de communication pour ces entreprises. « Cette technique peut augmenter la fidélité à la marque, indique la professeure au Département de marketing de l’École des sciences de la gestion de l’UQÀM (ESG) Caroline Lacroix. Le défi pour les entreprises est de comprendre les préoccupations des étudiants, leurs intérêts et leur style de vie. Plus tu en connais sur tes consommateurs, plus tu vas être en mesure de leur offrir un contenu à valeur ajoutée et utile pour eux. »

L’AEHEC et Busbud ont une entente de service depuis trois ans, et pour laquelle l’entreprise est satisfaite. « Busbud s’est entendu avec l’AEHEC afin que des billets d’autobus soient remis aux étudiants membres de l’AEHEC, relate la directrice marketing et connectivité de Busbud, Noémie Turcotte. Dans le cadre de notre entente, l’AEHEC a réussi à promouvoir notre image de marque, notre site Web et notre application auprès des étudiants, et a aussi su mettre de l’avant notre entreprise et notre marque employeur. » L’entreprise possède des partenariats similaires avec d’autres associations étudiantes à McGill et, par le passé, en Espagne.

Entente en droit

L’Association des étudiantes et étudiants en droit de l’UdeM (AED) fait également appel à cette méthode de financement. « Certaines de nos photos sur la page Facebook sont commanditées par de grands cabinets d’avocats », précise l’étudiante en droit et vice-présidente aux relations professionnelles de l’AED, Marie-Ève Lachapelle. L’un d’eux a d’ailleurs acheté leur bannière complète de couverture Facebook pour y apposer son logo. « Je ne dirais pas que les contenus commandités sur les réseaux sociaux sont une source majeure de notre financement, mais ils ne sont pas négligeables non plus, poursuitelle. Ils représentent environ 10 % de nos revenus issus des commandites. »

Les montants en jeu dépendent des ententes. Ces dernières se sont conclues avec les partenaires des associations étudiantes. « Dans le cadre de commandites, il y a une offre de droits et privilèges, explique Mme Lacroix. Dedans, il peut y avoir le droit de faire du contenu commandité ou d’utiliser les plateformes de ces associations. Si je suis Molson, par exemple, je pourrais dire que, dans le cadre de notre entente, je voudrais aussi avoir le droit de faire du contenu commandité via les réseaux sociaux. » Parfois, il s’agit simplement d’un échange sans argent en jeu, pour améliorer la visibilité de l’entreprise et permettre aux étudiants membres de l’association de profiter d’un rabais intéressant.

En plus d’une page Facebook et d’autres comptes tels qu’Instagram ou Twitter, certaines associations étudiantes disposent maintenant de sites Internet complets et d’infolettres. « On offre aux partenaires financiers la possibilité d’utiliser nos réseaux sociaux comme plateforme de diffusion, selon leur envie », précise Marie-Ève. Pour leur part, l’AEHEC et l’association étudiante de l’ESG ont, en plus, des applications mobiles dédiées qui permettent aux étudiants de prendre contact entre eux et de gérer leur calendrier scolaire. Autant de terrains de jeux qui séduisent les entreprises et qui peuvent servir d’arguments de négociation.

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