Volume 22

Surveiller les rabais au supermarché est un bon moyen pour les étudiants de consommer de la viande sans déséquilibrer leur budget.
Crédit photo : Isabelle Bergeron

Végé par dépit

«À la base, je suis une grande amatrice de viande, mais j’ai constaté pendant mes deux années d’études ici que ça allait me coûter bien trop cher », affirme l’étudiante en journalisme Vic Fasquel qui a préféré arrêter de manger de la viande.

Selon la directrice scientifique d’Extenso, le centre de référence en nutrition de l’UdeM, Nathalie Jobin, une assiette comprenant moins de viande peut effectivement s’avérer plus économique. « Les protéines végétales sont beaucoup moins dispendieuses que les protéines animales, souligne-t-elle. Pour les étudiants, il peut s’avérer très avantageux de consommer des légumineuses. »

Alors qu’un sac de lentilles séchées de 1 kg coûte environ 2 $, il faut débourser plus du double pour obtenir un morceau de viande de 300 g dans un supermarché. « En évitant la viande, j’économise entre 20 et 25 dollars sur mon budget toutes les deux semaines, ce qui n’est pas négligeable pour un étudiant », constate l’étudiante au certificat en communication appliquée Laura Carfantan.

Repenser son assiette

Selon Mme Jobin, reconfigurer son assiette vers le végétarisme est un geste simple, à condition de respecter les quantités adéquates afin d’éviter les carences. « Pour obtenir une assiette équilibrée, il faut la séparer en trois parties égales, explique la nutritionniste. La première partie est allouée aux fruits et légumes, la deuxième aux produits céréaliers et la troisième à la viande ou aux substituts. » L’objectif est de fournir chaque jour à l’organisme deux portions de protéines pour les femmes et trois portions de protéines pour les hommes.

La transition vers ce régime alimentaire peut néanmoins demander une plus grande inventivité en cuisine pour en arriver à des plats goûteux. « Ma cuisine a beaucoup changé, soutient Vic. Je mise sur les épices pour donner un maximum de goût aux légumes. »

Selon la chargée du développement des affaires au restaurant végétalien la Panthère Verte, Jeanne Rahilly, les épices fraîches, la sauce soya, les bouillons et certaines algues offrent des saveurs salées agréables qui peuvent ressembler à la viande.« Ajouter une cinquième saveur est une bonne astuce lorsque l’on cuisine végétarien, estime-t-elle. Cette cinquième saveur, appelée umami, permet de donner du corps et de la complexité à un plat. »

Pour l’étudiante au baccalauréat en communication et politique Rosanna Tiranti, différents substituts permettent de varier son alimentation. « Je mange beaucoup d’œufs, de lentilles et de yaourt pour compenser ma baisse de consommation de viande », explique-t-elle.

Toutefois, la nourriture végétarienne est moins dense que la nourriture animale, ce qui fait qu’elle est digérée plus rapidement.« Pour avoir un sentiment de satiété, il est important de manger deux sources de protéines, comme des céréales avec des légumineuses », suggère Mme Rahilly.

Selon Nathalie Jobin, il est malgré tout possible de consommer de la viande sans se ruiner. « Il suffit de profiter des spéciaux dans les supermarchés », assure-t-elle.

L’important est de ne surtout pas s’improviser végétarien du jour au lendemain. « La viande nous apporte des éléments nutritifs essentiels au bon fonctionnement des cellules et à la réparation tissulaire », mentionne la nutritionniste.Dans le cas d’un changement de régime, il est donc recommandé de consulter un nutritionniste.

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