Société

Université Laurentienne : départ du recteur

Le départ du recteur de l’Université Laurentienne, Robert Haché, survient dans un contexte de crise au sein de l’établissement bilingue de Sudbury, en Ontario, une situation sur laquelle Quartier Libre s’était penché en janvier dernier. L’Université faisait alors l’objet d’enquêtes sur ses finances après s’être placée à l’abri de ses créanciers. Longtemps déficitaire, l’établissement avait fait le pari que des investissements massifs dans ses infrastructures résulteraient en une augmentation marquée des inscriptions. La hausse escomptée n’a finalement pas eu lieu et les inscriptions ont même chuté depuis que l’ampleur des ennuis financiers a été rendue publique en 2021. Dans la foulée, 200 employés ont été congédiés et 69 programmes ont été supprimés, dont 28 en français.

Fin mars 2022, Noovo a dévoilé que l’enquête de la commissaire aux services en français de l’Ontario, Kelly Burke, avait déterminé que l’établissement n’en avait pas fait assez pour protéger les services en français. L’Université Laurentienne aurait même fait fi de la Loi sur les services en français pendant son processus de restructuration financière.

Interrogé par ICI-Radio-Canada, le président du Syndicat des employés de l’Université Laurentienne, Tom Fenske, estime qu’il n’y «[avait pas] de façon d’avancer si ces individus étaient ici». Le Syndicat, qui réclamait la démission du recteur depuis les suppressions, se montre aujourd’hui optimiste quant à la suite des événements, mais nuance ses propos en précisant que le départ du recteur est seulement une première étape. Toujours selon ICI-Radio-Canada, le plan d’arrangement de l’établissement, accepté par 87 % de ses créanciers, prévoit seulement un remboursement entre 14 % et 24 % du montant que leur doit l’Université.

Un nouveau maire porteur d’espoir

Le maire récemment élu dans le Grand Sudbury, Paul Lefebvre, est francophone, et plusieurs groupes sondés par ICI-Radio-Canada voient son élection d’un bon œil. Le porte-parole de la Coalition nord-ontarienne pour une université de langue française, Denis Constantineau, partage notamment qu’avoir un appui du côté municipal est un avantage, même si le dossier est une affaire fédérale et provinciale. Le nouveau maire élu affirme désirer la pérennité de l’Université Laurentienne, et, selon lui, la communauté francophone de sa ville s’est sentie trahie après la suppression des programmes.

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