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Toutes les joueuses interrogées par Quartier Libre s’entendent sur ce qui constitue selon elles la plus grande qualité du roller derby : plus qu’un sport, c’est une communauté dont la tolérance est la règle d’or. Florence est de celles qui y ont trouvé un lieu social où être soi-même.

Unies par le même sport

Drew Barrymore et sa minijupe sont abondamment citées par les membres de l’équipe montréalaise « Les filles du Roy » quand elles sont interrogées sur l’image sur roller derby. Le film Whip It, réalisé par l’actrice américaine Drew Barrymore, a joué un rôle clé dans le rayonnement international que connaît le sport depuis plusieurs années, mais a aussi collé à celui-ci une étiquette, selon la joueuse et étudiante à la maîtrise en psychologie Florence Marsan. « Ce sont les gens qui ne sont jamais allés voir une partie qui ont ces conceptions déjà faites, qu’on est une gang de filles en fishnets qui se chamaillent, déclare-t-elle. Ce qu’elles font dans le film, ce ne sont pas des trucs qu’on fait. D’ailleurs, on ne s’habille pas comme ça ! »

Il reste qu’une joueuse de derby est aussi un personnage : lorsque Florence chausse ses patins, elle devient Ti-Coune, à l’instar de ses coéquipières, qui ont toutes un surnom. Rien qui, selon elle, ne justifie pourtant le mythe des aguicheuses. En ce sens, elle ne se gêne pas pour afficher ses couleurs.« Dans mon entourage, tout le monde sait que je joue dans cette ligue, souligne-t-elle. C’est valo­risant de faire un sport qu’on aime et moi, ça me rend fière ! »

Selon l’étudiante au baccalauréat en ergo­thérapie Catherine Lavallée, alias La Grande Noirceur, même si le sport continue chaque année de s’officialiser, l’image géné­rale qu’il renvoie peut ne pas convenir à toutes les occasions. « Je dois participer à un tournoi aux États-Unis qui se donne en même temps qu’un examen, raconte-t-elle . Pour justifier mon absence, je devrai donner à mon professeur une lettre officielle de la ligue. Or, ma responsable s’appelle Sparkle N’Maim, et mon équipe, Montréal Sexpos. »

Une communauté

Toutes les joueuses interrogées par Quartier Libre s’entendent sur ce qui constitue selon elles la plus grande qualité du roller derby : plus qu’un sport, c’est une communauté dont la tolérance est la règle d’or. Florence est de celles qui y ont trouvé un lieu social où être soi-même.« En tant que lesbienne, c’est sûr que ce côté-là m’a beaucoup attirée, exprime-t­-elle. Je m’y sentais tout de suite acceptée. »

L’étudiante au baccalauréat en histoire de l’art et études cinématographiques Alexandra Beauchamp, alias Beth Rave, abonde dans le même sens. « Je n’avais pas un corps athlétique du tout et je voulais jouer, soutient-elle. Ce qui est beau avec le derby, c’est que peu importe ton physique ou ta personnalité, il y a quelque chose à faire avec toi. C’est un sport qui s’adapte à ses joueuses, pas le contraire. »

Cette dernière se rappelle des premiers stéréotypes auxquels elle a dû faire face. « On me disait : “tu joues au roller derby ?, raconte la joueuse . Ce n’est pas juste des lesbiennes qui font ça ?” Non, c’est autant pour une mère de famille de 40 ans qui botte des culs qu’une jeune lesbienne qui s’affirme. »

Selon Catherine, le roller derby peut aider à s’affirmer et à découvrir sa sexualité.« Je dirais que ce sport regroupe environ 50 % de lesbiennes à divers degrés, affirme-t-elle. Pourquoi ? Parce que c’est un espace où être perçue comme une femme forte est valorisé et où on ne juge pas. »

La directrice du Conseil québécois LGBT, Audrey Gauthier, n’est pas surprise que le derby attire les lesbiennes et les trans. « Des rassemblements sportifs comme ceux-là sont une belle manière d’aborder les défis que représentent l’intégration des causes LGBT et ses particularités via le sport », explique-t-elle.

Le Montreal Roller Derby est la première ligue de roller derby de la métropole, et la première ligue à l’extérieur des États-Unis à joindre la Women’s Flat Track Derby Association, principale association mondiale de roller derby.

Visionnez le reportage vidéo sur quartierlibre.ca.

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