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Une rencontre sans les mots « urgence climatique »

« On nous dit que les plans vont venir dans le futur, que les projets à venir sont verts, qu’on aura l’accord des nations autochtones. Bref, on nous dit la même chose désuète qu’on nous répète depuis des années », a lancé le co-porte-parole du collectif, Louis Couillard, à l’issue de la rencontre.

Derrière lui, de l’autre côté des vitres de l’entrée du pavillon Président-Kennedy de l’UQAM, une centaine de jeunes du secondaire l’ont acclamé. Les élèves présents répondaient à l’appel de Pour le futur Montréal, une initiative invitant les élèves à sortir dans les rues chaque vendredi, et ce, depuis plusieurs semaines.

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La voix étouffée par les slogans des jeunes militants, Louis a ajouté qu’il n’y aurait pas de compromis de la part de LPSU sur la question climatique, puisqu’elle concerne directement « notre vie et notre avenir collectif ». « Il y a un désir de justice climatique chez les jeunes, a-t-il expliqué. Ceux et celles qui ne sont pas responsables du chaos dans lequel on semble plonger seront les premiers impactés. »

Apostrophé par les journalistes en quittant les lieux, le ministre s’est contenté de dire que les canaux de communication avec les étudiants sont ouverts, et qu’il est confiant sur le fait que le gouvernement puisse s’entendre avec eux pour établir des solutions reposant sur la science.

Des objectifs différents

Le groupe demande notamment au gouvernement de respecter les recommandations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) en ce qui a trait aux gaz à effet de serre (GES). Il prône une diminution de 45 % des émissions mondiales d’ici 2030 par rapport au niveau de 2010, et la carboneutralité d’ici 2050.

Selon Léa Ilardo, également co-porte-parole du collectif, le ministre s’engage à respecter l’Accord de Paris dans son prochain plan d’action sur les changements climatiques, qui s’étendra de 2020 à 2030. Cela signifie une réduction des émissions de GES du Québec de 37,5 % par rapport au niveau de celles de 1990. Dans le plus récent bilan des GES québécois, qui date de 2016, un recul de 9,1 % des émissions est à noter, quand l’objectif du plan d’action actuel vise 20 % de réduction d’ici 2020.

Pour les militants de LPSU, c’est insuffisant. « On a beaucoup parlé de science [à la rencontre], c’est étrange qu’on refuse de suivre les recommandations qui ont été formulées par le GIEC », soulève Louis.

« Les accords, c’est très flou, il n’y a rien de concret, ajoute Léa. C’est en développement, et c’est pour ça qu’on n’est pas satisfaits. » Le collectif craint ainsi que les paroles du gouvernement ne s’appuient pas sur des actions tangibles. Et selon lui, le budget ne reflète pas le poids de l’« urgence climatique » en cours, des mots qui ne seraient pas sortis une seule fois de la bouche du ministre lors de la rencontre.

Dans le budget de son gouvernement, le plan environnemental s’articule autour de deux axes principaux : le premier visant à électrifier des transports et le second à accompagner les entreprises dans leur transition énergétique.

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Plusieurs désaccords

Le collectif regrette également de ne pas s’entendre avec M. Charrette sur les moyens à prendre pour atteindre ses objectifs, voire sur certains faits. « Par exemple, il [le ministre] disait que les gaz naturels, c’est de l’énergie renouvelable, raconte l’étudiante à l’Université Laval, Andréane Moreau, qui était présente à la table de discussion. Selon nous, c’est une incohérence. »

Pour le collectif, les changements pragmatiques proposés par le gouvernement Legault ne le sont pas réellement. « Quelque chose de pragmatique, c’est cesser tout projet d’exploitation des énergies fossiles, expose Léa. Certes, cela va avoir un effet sur notre vie quotidienne, mais nous sommes prêts à effectuer ces changements-là. »

Selon l’étudiant au Cégep du Vieux-Montréal William Desmarais, qui était l’un des cinq étudiants à la rencontre du ministre, M. Charrette a mis plusieurs fois de l’avant que le Québec produisait moins de gaz à effet de serre que le reste du Canada, et donc, que les objectifs pouvaient être moins élevés. « Mais le Canada est l’un des plus grands émetteurs de GES [au monde] », rétorque-t-il.

Dialogue et mobilisation

« Ça se voulait une ouverture au dialogue, explique William. Maintenant, il faudra voir s’il y a une écoute qui vient avec ce dialogue-là. On n’a pas été convaincus. » Malgré tout, le ministre a semblé enclin à poursuivre les discussions, selon Andréane. Si une nouvelle rencontre avec le ministre n’est pas prévue à ce jour, le collectif a déjà fait une demande d’entretien avec le premier ministre pour la suite.  

Le collectif entend également continuer à mobiliser les étudiants autour de la question climatique. Il a terminé le point de presse en applaudissant les jeunes de Pour le futur Montréal, qui étaient toujours au rendez-vous malgré la pluie.

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