Une plateforme hors de prix

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Par Coraline Mathon
mercredi 18 septembre 2013
Une plateforme hors de prix
Synchro sert à la fois aux étudiants et aux employés de l'UdeM. (crédit photo: Coraline Mathon)
Synchro sert à la fois aux étudiants et aux employés de l'UdeM. (crédit photo: Coraline Mathon)

Le logiciel de gestion de l’UdeM, Synchro, s’est avéré beaucoup plus cher que prévu. À ce jour, il coûte 84,7 M$ au lieu des 52,7 M$ initialement prévus. Ce dépassement de plus de 61 % a servi notamment à régler les nombreux dysfonctionnements liés à la plateforme.

L’UdeM justifie ce débordement budgétaire par une mauvaise évaluation des besoins de la plateforme. « Nous avons sous-estimé les coûts de Synchro lorsque nous avons évalué le projet en 2008», explique le porte-parole de l’UdeM, Mathieu Filion. Des imprévus lors de l’implantation de Synchro ont aussi forcé l’Université à revoir son budget à la hausse. «Il a fallu corriger certains bogues, signale M. Filion, nous avons aussi décidé par la suite d’ajouter des formations pour aider les utilisateurs de Synchro». Des formations qui ne sont, selon la présidente du Syndicat des employés de l’UdeM (SEUM), Margaret Lapointe, pas pertinentes. « Une formation sur une plateforme qui n’est pas performante rend l’apprentissage désuet puisque quelques jours après Synchro était déjà différent », affirme la présidente du SEUM. Synchro est indispensable pour les employés de l’UdeM, d’où leur désarroi face aux dysfonctionnements. « C’est inconcevable d’avoir à travailler avec des systèmes qui ne sont visiblement pas prêts à être utilisés de façon fonctionnelle », écrivait Margaret Lapointe dans le bulletin d’information officiel du SEUM, le Syndiscope. À l’hiver dernier, plusieurs employés s’étaient plaints à l’UdeM puisqu’ils ne recevaient pas leur paye régulièrement. «Le système n’est pas capable de gérer la rétroactivité, explique la présidente du SEUM. Certains attendent des changements comme des promotions depuis plus d’un an».

Une fin d’année prometteuse

Lors de l’Assemblée universitaire du lundi 16 septembre dernier, les différents syndicats de l’UdeM  ont tenu a discuté de Synchro. «Josée Veilleux, la responsable de Synchro, présentait l’état des lieux de la plateforme», raconte Margaret Lapointe. La plateforme devrait être complètement opérationnelle d’ici la fin 2013. «Du moins on espère que les problèmes de rémunération soient corrigés, déclare la présidente du SEUM. Payer ses employés c’est une obligation et non une option.» Le Syndicat général des professeurs et professeures de l’UdeM (SGPUM) ne semble pas non plus satisfait de la plateforme Synchro. «Le SGPUM conseille à ses membres d’examiner avec attention tous les documents, y compris les paies, produit par le nouveau système», avertit le SGPUM à travers une nouvelle disponible sur le site internet du syndicat. À ce jour le SGPUM n’a pas été en mesure de répondre à nos questions. Le montant du dépassement budgétaire devrait encore augmenter. «J’imagine que depuis le temps le compteur tourne encore », lance Margaret Lapointe. L’UdeM explique que les dépenses engendrées par les derniers arrangements de Synchro devraient s’ajouter au dépassement budgétaire.