Une pétition pour s’opposer à un retour complet en présentiel

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Par David Fillion
mardi 25 janvier 2022
Une pétition pour s’opposer à un retour complet en présentiel
Crédit photo : Benjamin Seropian | Flickr.com
Crédit photo : Benjamin Seropian | Flickr.com
Le 21 janvier dernier, l’UdeM a confirmé que les activités d’enseignement et de recherche reprendraient sur le campus à partir du 31 janvier. Cette annonce ne fait cependant pas l’unanimité : des pétitions circulent pour demander un mode de cours hybride.
« Je crois que nous méritons d’être consultés lors de décisions qui changent notre mode de vie ou notre mode d’enseignement »
Zoé Pronovost, étudiante en deuxième année au baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire

Un retour en présentiel qui laisse sceptiques plusieurs membres de la communauté udemienne. Lancée le 13 janvier dernier par l’étudiante en deuxième année au baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire Zoé Pronovost, la pétition « Restez en ligne jusqu’à la fin de la session d’hiver 2022 ! » comptait près de 1 900 signatures à la date du 24 janvier 2022.

Cette pétition n’est pas la seule demandant que les étudiants et étudiantes de l’UdeM puissent jouir de la liberté d’avoir des cours donnés de façon hybride, mais elle est celle qui a récolté le plus de signatures à ce jour.

 « Je crois que le fait de permettre l’enseignement en ligne faciliterait énormément la vie pour plusieurs personnes, explique Zoé Pronovost. Personnellement, j’ai une santé très fragile. Je tombe malade très rapidement […] J’aimerais qu’on puisse permettre aux élèves de décider de se présenter ou non aux cours. Je crois que l’hybridité est la meilleure option pour tous les élèves. »

Une consultation demandée

Selon l’étudiante, l’Université a les moyens et les outils pour offrir cette possibilité à l’ensemble de la communauté. « Je crois que nous méritons d’être consultés lors de décisions qui changent notre mode de vie ou notre mode d’enseignement, affirme-t-elle. Nous ne sommes que très rarement consultés. Je suis déçue de cette décision. »

Zoé Pronovost avoue avoir reçu, après avoir lancé sa pétition, plusieurs témoignages qu’elle décrit comme touchants, notamment de la part d’étudiants et d’étudiantes parents, qui se sentent pris au dépourvu par la situation. Elle explique, par exemple, que dans les écoles primaires, lorsque les enfants doivent être retirés des classes en raison de symptômes et de tests rapides positifs, la consigne donnée aux familles est de s’isoler, ce qui empêche les parents de se présenter sur le campus.

L’étudiante soulève d’autres problèmes : le non-respect des mesures sanitaires pour plusieurs étudiants et étudiantes, le manque de distanciation possible dans les classes, l’interdiction de manger et de boire dans certains endroits, etc. « Je crois que c’est le rôle de l’Université de protéger les élèves, précise Zoé Pronovost. Dans [la situation actuelle], un très grand nombre d’élèves ne se sentent pas en sécurité et nous demandons d’être écoutés et de nous offrir la possibilité d’avoir des cours hybrides. »

Du côté de l’UdeM

La porte-parole de l’UdeM, Geneviève O’Meara, révèle que l’Université a connaissance des pétitions en cours, et tient à rassurer la communauté. « [Les] décisions et les mesures sanitaires sont élaborées pour assurer la sécurité de tous, insiste-t-elle. La situation est évaluée chaque semaine par notre comité. Les décisions sont prises en tenant compte des directives du gouvernement, de la santé publique et de la situation, en plus de nos réalités d’enseignement et de recherche. »

De plus, L’UdeM ne donne pas le feu vert à toutes les activités qui ont lieu sur le campus. « Nous voulons laisser la priorité sur les campus aux activités d’enseignement et de recherche, poursuit Mme O’Meara. Nous y allons donc par étapes, comme nous l’avions fait à l’automne. » Ainsi, des activités telles que les colloques, les activités organisées par les associations étudiantes ou par les groupes étudiants ou encore les midis-conférences ne reprendront pas dès la fin janvier.

Dès le 31 janvier prochain, la communauté udemienne peut donc s’attendre à retrouver les mêmes contraintes sanitaires que celles qui étaient établies à l’automne. « Nous demandons évidemment la collaboration de tous et toutes pour que le retour se passe de la meilleure façon, et en toute sécurité », précise la porte-parole de l’Université.