Une pétition contre la discrimination

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Par Pascaline David
lundi 13 juin 2016
Une pétition contre la discrimination
Bibliothèque de la prestigieuse Université de Yale (Connecticut). Photo: Flickr/Chris Reeder.
Bibliothèque de la prestigieuse Université de Yale (Connecticut). Photo: Flickr/Chris Reeder.
Plus de 160 étudiants de l’Université américaine Yale ont lancé une pétition afin de « décoloniser » leur programme de littérature anglaise. Ils dénoncent une forme de discrimination dans un cours de première année où tous les auteurs sont blancs.

« Il est temps que le Département d’anglais décolonise son offre de cours », expliquent les étudiants au baccalauréat en littérature anglaise de l’Université de Yale dans leur pétition lancée il y a deux semaines et déjà signée par plus de 160 étudiants, alors que le programme en compte 200. Le texte réclame une diversification plus approfondie du cours obligatoire d’introduction aux « grands poètes de la langue anglaise ». En effet, les huit poètes étudiés, à savoir Geoffrey Chaucer, Edmund Spenser, William Shakespeare, John Donne, John Milton, Alexander Pope, William Wordsworth ou encore T.S. Eliot sont tous blancs.

Les étudiants demandent également que le cours de poésie « pré-XXe siècle » soit entièrement réformé pour y introduire notamment les notions de genre, de race, de handicap et d’ethnicité. « Une année passée autour d’une table de séminaire où les contributions littéraires des femmes, des personnes de couleur, des homosexuels sont absentes blesse tous les étudiants, peu importe leur identité », écrivent les étudiants à l’origine de la pétition.

Le texte ne fait pas cependant pas l’unanimité. La journaliste de Slate.com et ancienne étudiante de Yale, Katy Waldman, a réagi dans une lettre aux pétitionnaires. « Si vous voulez devenir bons en littérature anglaise, il va falloir vous pincer le nez et lire beaucoup de poètes hommes, et blancs. Vraiment beaucoup », écrit-elle.

L’auteur américain et ancien secrétaire d’État conservateur Kim Holmes, a quant à lui déclaré dans le Washington Times que cette pétition représente une offense au savoir et à l’idée même d’une éducation libérale selon lui.