Culture

Le metteur en scène pose directement des questions aux acteurs sur scène liées aux thèmes de la pièce, créant de la spontanéité et de l’improvisation. Crédit Photo: Sarah Bouchaib

Une nuit à l’urgence

Inspirée du texte de l’auteur, comédien et metteur en scène Alexis Martin ainsi que de l’urgentologue Alain Vadeboncœur, Sacré Cœur expose le quotidien d’un urgentologue au fil des rencontres avec ses différents patients. « On conserve le texte à 60-70 %, mais la trame narrative du spectacle se voit entrecoupée par les acteurs qui parlent directement au public, décrit le metteur en scène Germain Pitre. On en arrive à une sorte d’expérience où l’on ne sait jamais si la personne qui s’adresse à nous est vraiment un acteur ou un personnage. » Les acteurs offrent donc une partie d’eux-mêmes à l’auditoire, en exprimant ouvertement leurs idéologies et conceptions des divers thèmes de la pièce liés à la mort et à la maladie.

Comme le décrit l’étudiante à la mineure arts et sciences et comédienne de la pièce, Marie-Charlette Mfera, le processus de création de M. Pitre est très inclusif. « Il nous demande constamment nos idées et nous questionne sur des concepts de la pièce pour enrichir le texte et la mise en scène », soutient-elle.

D’ailleurs, le metteur en scène pose directement des questions aux acteurs pendant la pièce depuis la régie, recherchant ainsi la spontanéité et l’improvisation chez ces derniers. Ces questions seront différentes d’une représentation à l’autre. « C’est une pièce qui est censée faire réfléchir, ajoute l’étudiant au baccalauréat en criminologie jouant dans la pièce, Maxime Pretin. C’est d’ailleurs intéressant qu’on ait, en tant que comédiens, l’occasion de s’interroger et de réfléchir sur des questions qui ne sont pas prévues. »

Une approche humaine

Sacré Cœur veut présenter les différents rapports que les individus ont avec la médecine et la maladie. « On y pose des questions intéressantes qui sont d’actualité, comme l’accompagnement à la mort ainsi que toute question relative à la souffrance, la peine ou même au statut du médecin dans la société », ajoute Maxime.

Marie-Charlette, pour sa part, trouve intéressant de connaître les perceptions de ses collègues. « On n’est pas tous nés dans le même coin du pays et on appartient à différentes religions et cultures, donc la variété et la richesse de nos réponses me permettent de découvrir des perceptions que je n’aurais jamais envisagées auparavant », explique-t-elle. La pièce se révèle ainsi comme une expérience d’échanges permettant une réflexion sur différents concepts liés à la mort, en plus d’exposer une certaine dichotomie entre le jeu d’acteur et l’individu en lui-même.

Sacré Cœur

Centre d’essai | Pavillon J.-A.-DeSève

2332, boul. Édouard-Montpetit | 6e étage

5 et 6 février 2016 | Entre 7 $ et 15 $

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