La montre développée par l’étudiant en génie mécanique à Polytechnique Montréal Nicolas Mouret n’affiche pas l’heure officielle, mais celle rythmée par le soleil. « Aujourd’hui le temps est omniprésent, infaillible et on se fie souvent à son cellulaire pour avoir l’heure, indique-t-il. Lorsque l’on achète une montre mécanique, c’est d’avantage pour l’accessoire, le design. » Nicolas travaille sur ce projet depuis neuf ans. Avec ce concept, il a remporté le deuxième prix du Défi entrepreneuriat diversité du Centre d’entrepreneuriat Poly-UdeM à l’hiver 2015.
Un succès ponctué d’embûches pour cet étudiant qui n’a jamais passé son diplôme du baccalauréat en France, l’équivalent du secondaire. « Mais j’avais tout de même soif d’apprendre des choses et un métier », commente-t-il. Il a tout de même pu intégrer une école de design industriel et d’architecture d’intérieur à Paris à l’âge de 20 ans.
Il s’est alors inscrit au concours Eiffel à Paris, qui s’adresse uniquement aux étudiants en architecture. « J’ai demandé une dérogation mais on s’est un peu moqué de moi parce que j’étais designer, raconte-t-il. Je me suis quand même inscrit en me faisant passer pour un étudiant en architecture. » L’étudiant a reçu le premier prix lors de la cérémonie, mais les organisateurs n’ont pas reconnu sa candidature les jours suivants, pour n’avoir pas respecté les consignes de candidature. Cette expérience lui a tout de même donné envie de poursuivre ses études en ingénierie, à Montréal.
D’abord refusé à Polytechnique, il présente ses travaux horlogers devant une commission scolaire et sera finalement accepté. « Même si je n’avais pas de formation scientifique, [j’ai conçu cette horloge avec] du bon sens et des idées géométriques », assure-t-il. L’étudiant est actuellement en période de discussion avec les grandes marques d’horlogerie de luxe suisses et parmi elles, certaines se disent prêtes à acquérir le brevet.